Indice mondial de cybersécurité : quel classement pour l’Algérie ?

Indice mondial de cybersécurité : quel classement pour l’Algérie ?

Dans le monde d’aujourd’hui, posséder un cyberespace sécurisé incarne une nécessité absolue tant nous dépendons tous des « lignes de vie numériques ». D’ailleurs, l’un des plus grands enjeux de la pandémie de COVID-19 a été de trouver des moyens de se connecter les uns aux autres, malgré l’incertitude et l’anxiété. Dès lors, de nombreuses organisations se sont attaquées aux défis du télétravail dont la cybersécurité représente une condition sine qua none, que ce soit pour gérer les appels vidéo, pour le partage des documents, etc.

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Pour voir où se situe l’Algérie en matière de cybersécurité sur le plan mondial et régional, nous avons consulté l’Indice mondial de cybersécurité (GCI) que publie l’Union internationale des télécommunications.

Qu’est-ce que l’indice mondial de cybersécurité de l’UIT ?

L’Union internationale des télécommunications (UIT), une institution des Nations unies a lancé, en 2015, l’Indice mondial de cybersécurité (Global Cybersecurity Index, GCI). Celui-ci mesure l’engagement de 193 États membres de l’UIT dans le domaine de la cybersécurité. Le rapport a pour but de cerner les actions des pays en matière de cybersécurité, d’identifier les lacunes et d’encourager l’intégration de bonnes pratiques.

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Comme la cybersécurité a un vaste champ d’application qui recoupe de nombreuses industries et divers secteurs, le GCI jauge le niveau de développement et d’engagement de chaque pays en lui soumettant un questionnaire de 82 entrées qui se répartissent sur les cinq critères principaux suivants :

— L’aspect juridique : évalue les lois et réglementations sur la cybercriminalité et la cybersécurité.

— L’aspect technique : mesurer la mise en œuvre des capacités techniques par les agences nationales et sectorielles.

— La perspective organisationnelle : concerne les stratégies de l’État et des organisations mettant en œuvre la cybersécurité

— Les mesures de développement des capacités : examine les campagnes de sensibilisation, la formation, l’éducation et les incitations au développement des capacités de cybersécurité

— Les mesures de coopération : recense les partenariats entre agences, entreprises et pays.

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Cybersécurité : quelle position pour l’Algérie dans le monde, en Afrique et dans le monde arabe ?

Examinons ensemble à présent le score de l’Algérie dans l’Indice mondial de cybersécurité de l’UIT et découvrons son classement mondial, africain et régional.

L’Algérie a réalisé au GCI un score cumulé (addition des cinq critères) de 33,95 points (sur 100), soit une note largement en deçà de la moyenne. Plus en détail, voici les notes (sur 20) que l’Algérie a obtenues sur chacun des cinq critères : juridique (12,46) ; technique (1,73) ; organisationnel (1,44) ; développement des capacités (10,07) ; coopération (7,25).

Le constat est donc sans appel, sur les aspects techniques et organisationnels de la cybersécurité, l’Algérie a encore beaucoup de pain sur la planche !

En ce qui concerne le classement, l’Algérie occupe le 104e rang mondial (sur 193 pays), le 17e en Afrique et le 12e dans la région MENA (Afrique du Nord — Moyen-Orient). À titre de comparaison, nos voisins tunisiens et marocains se classent respectivement 45e et 50e, avec des scores de 86,23 (TUN) et de 82,41 (MAR).

Au niveau africain, les pays qui réalisent les meilleures performances en matière de cybersécurité sont l’Île Maurice (96,89), la Tanzanie (90,58) et le Ghana (86,69).

S’agissant du classement mondial, les États-Unis obtiennent la note complète (100) et occupent logiquement la tête du classement. Les autres pays du top 5 sont : le Royaume-Uni, l’Arabie saoudite, l’Estonie et la Corée du Sud.

Par ailleurs, le ministre des Télécommunications, Karim Bibi Triki, a supervisé hier (18 novembre 2022) l’opération d’augmentation de la bande passante internationale d’Algérie Télécom. Celle-ci passe à 7,8 térabits par seconde (elle était de 2,8 Tb/s en 2021 et de 1,5 Tb/s en 2020). Une amélioration qui devrait permettre de raccorder deux tiers des foyers algériens (6 millions de familles) au réseau internet via fibre optique d’ici fin 2024.