Sur le plan macroéconomique, l’économie algérienne est peu rassurante. C’est du moins ce qu’on retient des tendances macroéconomiques et financières ayant prévalu durant les premiers mois de l’année en cours et mises en exergue dans la note de présentation du projet de la loi de finances pour 2014.
Les principaux indicateurs macroéconomiques et financiers qui durant la dernière décennie reflétaient la bonne santé économique de notre pays semblent être aujourd’hui impactés de manière significative : Des fléchissements inexorables sont observés que ce soit en termes de revenus d’exportation d’hydrocarbures, du prix d’exportation du baril de pétrole brut, de recouvrement de la fiscalité pétrolière et en termes de dépenses budgétaires, alors que les importations continuent de progresser de manière substantielle creusant ainsi le déficit de la balance commerciale.
Dans le détail, la note de présentation a montré que le prix d’exportation du baril de pétrole brut s’est situé, en moyenne, à 107,61 dollars sur les sept premiers mois de l’année 2013, contre 110,89 dollars sur la même période de 2012, soit un recul de 3%.
Les revenus d’exportation d’hydrocarbures ont baissé de 11,8% passant de 43, 1 milliards de dollars, à la fin juillet 2012, à 38 milliards de dollars à fin juillet 2013. Ce résultat est dû essentiellement à la baisse du prix des produits hydrocarbures d’une part et à la diminution des volumes d’exportations de 10,8%, d’autre part.
La note révèle en outre que le recouvrement de la fiscalité pétrolière, sur les 6 premiers mois de l’année 2013, a atteint 2 086,1 milliards de dinars contre 2 185,8 milliards de dinars pour la même période de l’année 2012.
La situation des opérations du Trésor, arrêtée à fin juin 2013, affiche un déficit de 200 milliards de dinars contre un déficit de 1 303 milliards de dinars à fin juin 2012. Ce profil des équilibres budgétaires de l’Etat est caractérisé par une augmentation des recettes budgétaires de 6%, d’une part et par un recul important des dépenses budgétaires de 25%, d’autre part (dépense de fonctionnement moins de 24%, dépenses d’équipement moins de 28%).
La baisse constatée au niveau des dépenses de fonctionnement est liée notamment à la baisse des rémunérations (- 21%), des transferts courants (- 33,6%) et des autres transferts (- 31,9%). Par ailleurs, les dépenses d’équipement ont baissé principalement suite au repli des dotations pour le secteur de l’habitat (- 92,3%).
La note précise, par ailleurs, que le financement du déficit du Trésor, observé à fin juin 2013, s’est effectué sur les dépôts auprès du Trésor d’Algérie Post et des établissements publics.
En outre, les tendances macroéconomiques et financières de l’Algérie en 2013 montrent que les flux des importations de marchandises (CAF), à fin juillet 2013, ont enregistré une hausse de près de 14,2% et cette tendance haussière a été observée pour l’ensemble des groupes de produits : pour les biens alimentaires la hausse s’élève à 13,6%, pour les biens intermédiaires à 11,9%, pour les biens d’équipement à 19,1%, alors que pour les biens de consommations non alimentaire, la hausse est de l’ordre de 11,7%.
En revanche, l’Algérie a consentis d’importants efforts pour mieux maitriser l’inflation qui passe ainsi de 9,12% à fin juillet 2012 à 4,57% à fin juillet 2013. Cela s’explique selon la note de présentation par la baisse enregistrée au niveau des prix du groupe « alimentation et boissons non alcoolisées » (- 5,6%) sous l’effet du repli des prix des produits agricoles frais (7,45% à fin juillet 2013, contre 19,47% à fin juillet 2012, soit – 12,02%).
Par Hamid Mohandi