La prise en charge des revendications des citoyens du M’zab est primordiale pour le retour à la vie normale. C’est ce qu’a indiqué dans un communiqué le conseil des notables du ksar de Ghardaïa qui appelle les pouvoirs publics à concrétiser les promesses visant à rétablir définitivement la sécurité.
Au lendemain des élections présidentielles ayant reconduit Abdelaziz Bouteflika au palais d’El Mouradia pour un 4e mandat, le conseil des notables ibadites du ksar de Ghardaïa ont appelé les pouvoirs publics à mettre en oeuvre les promesses visant à rétablir définitivement la sécurité dans la vallée du M’zab (Ghardaïa). En effet, dans un communiqué, le conseil des notables ibadites du ksar de Ghardaïa qui se félicitant du climat «serein et de quiétude» qui a prévalu durant le déroulement du scrutin, demanl’application des décisions prises par les pouvoirs publics, notamment en matière d’«indemnisation» des commerçants, des agriculteurs et des habitants, victimes d’incendies lors des événements qu’a connus Ghardaïa, et l’instauration d’une sécurité de «qualité» dans le M’zab.
En outre, le conseil des notables du ksar de Ghardaïa considérera que la prise en charge des revendications des citoyens du M’zab est primordiale pour le retour à la vie normale. Effectivement, Abdelmalek Sellal, directeur de campagne du candidat indépendant à l’élection présidentielle, Abdelaziz Bouteflika, a promis à la population de la vallée du M’zab, lors d’un meeting à Beni Izgen (Ghardaïa) que «si Bouteflika est réélu pour un nouveau mandat, la première mission qui incombe au prochain gouvernement sera celle de rétablir la paix, la quiétude, et la stabilité dans la région». En outre, considérant qu’il était «inadmissible» qu’en Algérie de 2014, de tels conflits (entre Malékites et Ibadites) «persistent», il s’est engagé pour plus d’investissement dans la région, qui aura, a-t-il assuré, «sa part de développement dans tous les domaines».
Par ailleurs, après une instruction du chef de l’Etat, lors du dernier Conseil des ministres, sommant son gouvernement «d’apporter les solutions appropriées auxquelles aspirent les citoyens de cette wilaya (…)», au début du mois de janvier dernier, Abdelmalek Sellal, alors Premier ministre, avait reçu à Alger une délégation de 24 représentants des communautés ibadite et malékite de Ghardaïa afin de mettre fin aux tensions qu’a connues cette région. Suite à quoi, plusieurs décisions ont été prises à même de permettre le retour à la normale à Ghardaïa.

Outre la décision de distribution «équitable et équilibrée» de 30 000 lots de terrain destinés à l’autoconstruction, à travers l’ensemble des communes de la wilaya, le gouvernement a chargé le ministère de la Solidarité nationale d’examiner les différentes aides à apporter aux victimes des incidents de Ghardaïa. A ce sujet, quelques jours plus tard, Mme Souâd Bendjaballah avait annoncé via la Radio nationale «en application des instructions du Premier ministre», le lancement d’opérations de prise en charge des personnes touchées par les derniers évènements survenus dans la wilaya de Ghardaïa, à savoir la restauration des constructions et l’indemnisation des propriétaires de locaux.
Dans ce contexte, à propos des constructions incendiées, la ministre avait précisé que son secteur «contribuera aux opérations de restauration des constructions endommagées en coordination avec le ministère de l’Habitat et des autorités locales de la wilaya». Concernant les locaux commerciaux, elle avait affirmé que son département ministériel «contribuera à l’opération d’indemnisation des propriétaires de locaux en coordination avec les autorités locales dans le cadre de l’action d’une commission composée de représentants des ministères de la Solidarité, de l’Habitat et de la Santé».
Ce sont donc tous ces engagements pris par les pouvoirs publics que voudraient voir appliquer les gens de Ghardaïa pour un retour à la normale, notamment la création au niveau des communes touchées d’un conseil de sages, un «espace d’arbitrage et de conciliation» sur la base de la «coexistence harmonieuse et pacifique» ancestrale qui prévalait dans cette wilaya.
Pour rappel, contre toute attente et alors que la crainte d’une escalade des affrontements à Ghardaïa à l’occasion de la tenue du scrutin présidentiel de jeudi dernier était pressentie, la population, dans ses deux composantes ibadite et malékite, a mis en échec et mat les voix qui s’étaient élevées pour annoncer une recrudescence de la spirale de violence dans cette région.
L. N. B.