Le président Mohamed Abdelaziz a saisi hier le secrétaire général de l’ONU sur un cas flagrant de violation par le Maroc de l’intégrité territoriale du Sahara occidental.
Le makhzen, qui fait ouvertement litière du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, passe de l’annexion des territoires sahraouis par les armes à celle, plus dangereuse, qui consacre le fait accompli par voie électorale. Et ce, malgré les travaux en cours du Comité spécial des 24 et de la Quatrième Commission de l’Assemblée générale.
Le leader sahraoui a, dans une lettre adressée au SG de l’ONU, Ban-Ki moon, exprimé l’indignation de la partie sahraouie, affirmant que «l’inclusion du Sahara, occidental dans les élections législatives marocaines est une violation grave du droit international en ce qui concerne les territoires non autonomes contenues dans l’ordre du jour du Comité spécial des 24 et de la quatrième commission de l’Assemblée générale».
«Il est évident que le mépris continu du Maroc du droit international et ses violations des droits de l’homme dans un territoire maintenu fermé devant la presse et les observateurs internationaux, ainsi que le pillage des ressources naturelles du Sahara occidental, sont un défi à l’autorité et à la crédibilité de l’ONU, qui ne peut plus maintenir une attitude de silence», a-t-il averti.
Pour le président sahraoui, «ce silence inexplicable constitue un encouragement du Maroc dans son blocage du processus de paix, que dirige l’envoyé personnel du SG de l’ONU au Sahara occidental, à travers les conditions préalables totalement inacceptables visant éventuellement à saper les efforts de l’ONU en vue d’une solution juste et durable garantissant le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui».
«Le gouvernement de la RASD, Etat membre à part entière de l’Union africaine, et le Front Polisario en tant que partie dans le processus de paix supervisé par l’ONU, ne peuvent que dénoncer vigoureusement cette nouvelle politique de fuite en avant que vient d’afficher le gouvernement de la puissance occupante d’un territoire se trouvant sous la tutelle de l’ONU en attente de décolonisation», a encore ajouté le SG du Polisario à l’adresse de Ban Ki-moon.
Les élections législatives au Maroc se dérouleront le 25 novembre 2011, suite à un référendum constitutionnel le 1er juillet de la même année. Ces élections devaient avoir lieu en septembre 2012, mais vu les protestations en Afrique du Nord et au Moyen-Orient et les réformes prévues, elles se dérouleront finalement avec onze mois d’avance.
Opposé à ces élections, le «mouvement du 20 février» tente de forcer le palais royal à des changements radicaux dans le système politique permettant plus de démocratie. Plusieurs tendances dont le «mouvement du 20 février», les organisations amazighes en plus du Front Polisario s’opposent à ces élections jugées par le gouvernement marocain comme étant décisives pour l’avenir du pays et la crédibilité des réformes constitutionnelles introduites par le roi Mohamed VI.
Y. M