Vestige historique vieux de près de 2000 ans, le tombeau de Scipion l’Africain, au centre-ville de Sétif, est dans un état de décrépitude affligeant. Au-delà des ordures ménagères qui s’amoncellent à l’intérieur, l’édifice s’est transformé en une véritable pissoire. Des graffitis obscènes sont griffonnés sur les murs de la façade extérieure en pierre de taille. Les pouvoirs publics, qui ont réagi avec une grande célérité au vandalisme qui a affecté récemment Aïn Fouara (un homme a détruit à coups de burin et a mutilé en décembre 2017 la statue de la fontaine), ne se sont jamais inquiétés de la préservation de ce monument chargé d’une grande valeur historique. Situé à quelques encablures de l’université Ferhat-Abbas, le mausolée remonte à l’époque romaine. Il est daté de la fin du troisième ou début du quatrième siècle après J.-C. Il est connu comme le tombeau de Scipion l’Africain, un homme d’État romain. Mais il n’est pas confirmé que ce général soit effectivement enterré à cet endroit, puisque les historiens situent sa mort dans la province de l’Espagne. Quelle que soit son histoire véritable, le mausolée est un authentique monument historique à sauvegarder absolument. D’autant qu’il donne, dans l’absolu, une plus-value à une ville qui ne semble pas s’en préoccuper outre mesure.
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