Incidents survenus en marge du meeting annulé de Sellal à Bejaia, Les condamnations s’enchaînent

Incidents survenus en marge du meeting annulé de Sellal à Bejaia, Les condamnations s’enchaînent

Le meeting que devait animer, Abdelmalek Sellal, directeur de campagne du candidat indépendant à la présidentielle du 17 avril, Abdelaziz Bouteflika, aujourd’hui à Bejaia, a été annulé, suite à l’encerclement de la salle censée abriter l’évènement par des centaines de manifestants, suivi par de violents affrontements avec les forces de l’ordre. Aussitôt, les représentants des candidats en lice pour les présidentielles, la CNISEL et le SNJ ont condamné cet incident qu’ils qualifient de « dérive ».

La première réaction émane du directeur de la communication de la direction de campagne du candidat Abdelaziz Bouteflika, Abdessalam Bouchouareb, qui impute les actes d’agression commis contre les citoyens de Béjaia, les journalistes ainsi que la délégation accompagnant Abdelmalek Sellal à « des groupuscules fascistes comportant parmi eux des éléments de Barakat et du mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK). « Nous condamnons avec fermeté ces agissements et dénonçons leurs auteurs » qui « semblent s’inscrire dans un agenda qui ne correspond nullement aux agendas politiques des Algériens jaloux de leur pays et démocratiques ». M. Bouchouareb a souligne que « ces actes intolérants des auteurs de cette violence qui prétendent porter des revendications démocratiques sont l’antinomie même de la démocratie puisqu’ils empêchent d’autres citoyens de s’exprimer ».

Le président de la Commission nationale indépendante de surveillance de l’élection présidentielle du 17 avril (CNISEL), Fateh Boutbik, a vivement condamné les incidents survenus à Bejaïa. « Nous condamnons toute forme d’agissement et d’acte violence visant à perturber la campagne électorale, après les cas signalés à Djelfa et Blida », a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse organisée après ces incidents. M. Boutbik a déploré ces violences, les qualifiant d’ « inadmissibles et contraires aux pratiques démocratiques quelle que soit la partie ou la personne visée », appelant, à la sagesse, au dialogue et au civisme et d’éviter tout débordement et toute forme d’extrémisme ». Il a par ailleurs précisé qu’ « aucun rapport officiel n’a été établi pour le moment », sur les événements de Bejaia, et la CNSEL a « dépêché son représentant au niveau de cette wilaya sur place pour faire le constat ».

« Je suis profondément touchée pas ces informations », a déclaré la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) et candidate à l’élection présidentielle du 17 avril, Louisa Hanoune au terme d’un meeting qu’elle a animé à Oran. Qualifiant cet incident de « dérive dangereuse et inacceptable », Hanoune a indiqué que cela « ne ressemble pas aux habitants de la wilaya de Bejaia qui ont une tradition démocratique ». « C’est le système du parti unique qui a privé le peuple du droit de l’expression libre, car chacun est libre d’exprimer son opinion mais dans le respect et sans que cela risque de nous entraîner vers le dérapage », a-t-elle mis en garde avant d’ajouter : « Nous ne pouvons pas au nom de la démocratie et de l’opposition recourir aux pratiques plus dangereuses que celles du parti unique ».

« Nous condamnons toute forme de violence entre Algériens », a déclaré de son côté le chargé de la Communication au niveau de la direction de campagne du candidat du Front El-Moustakbal, Abdelaziz Belaid, Ahmed Bensebane. Il a, en outre, insisté sur la nécessité de « cesser de revendiquer nos droits au détriment de ceux des autres », affirmant que l’agression qui a eu pour cible, à Bejaia, les participants à un meeting et des journalistes « est une attitude irresponsable et inacceptable pour le Front El Moustakbal ».

Le syndicat national des journalistes (SNJ) a également dénoncé l’agression des représentants de certains médias audiovisuels chargés de couvrir le meeting que devait animer à Béjaïa, Abdelmalek Sellal. « Des confrères de l’ENTV et de la chaîne de télévision privée Ennahar TV, chargés d’assurer la couverture médiatique du meeting que devait animer le représentant du candidat Abdelaziz Bouteflika à Béjaïa, ce samedi, ont été sérieusement malmenés et agressés », a déploré le SNJ dans un communiqué. A cet effet, le syndicat national des journalistes a fait part de son « entière solidarité » avec les journalistes agressés et dénoncé cet acte « injustifiable », espérant que de tels incidents ne se reproduiront plus.

L.M