Incidents du Caire : le rapport pro-égyptien du Soudanais Cheddad

Incidents du Caire : le rapport pro-égyptien du Soudanais Cheddad

Les graves incidents du Caire, qui se sont déroulés avant et après le match ayant opposé l’équipe égyptienne à la sélection algérienne de football, ne finissent pas d’apporter leur lot d’informations, avec quelques incompréhensions et bizarreries.

Pour rappel, la Fédération internationale de football n’a réagi à cette grave dérive que suite à la forte pression médiatique déclenchée en Europe et aux Etats-Unis par des journalistes et sportifs choqués par le silence plus que complice de l’instance suprême du football.

Le maintien du déroulement de la rencontre malgré les différentes blessures causées aux joueurs algériens, lors de l’agression du bus les transportant de l’aéroport à l’hôtel, a d’autant plus choqué que l’agression elle-même. Seulement, certains détails de cette scabreuse affaire commencent à voir le jour.

C’est ainsi que le journal sportif soudanais Goansport, dans son édition du 27 novembre, rapporte que, tout en confirmant l’agression, c’est le commissaire du match, le Soudanais Dr Kamal Cheddad, qui a demandé, dans son rapport à la FIFA, soit de délocaliser la rencontre, soit de faire pression sur la FEF en vue de prendre un engagement écrit assurant la sécurité de la délégation algérienne pour le reste du séjour.

Du côté de Zurich, la bande à Blatter ne s’est pas empêchée de sauter sur l’occasion et d’opter donc pour cette seconde proposition ; une fleur à une fédération dont le poids est, croit-on faussement en Suisse, important en Afrique pour les prochaines élections à la tête de la FIFA.

Un engagement écrit qui ne sera finalement pas respecté par son signataire ; le caillassage des bus des joueurs et des supporters à la sortie du stade, d’ailleurs filmé, en est une preuve des plus palpables. Pourtant, ce détail semble avoir échappé au Dr Cheddad qui affirme, dans son rapport, le respect total, de la part de la Fédération égyptienne, de son engagement à protéger les Algériens.

Un détail battu en brèche par les responsables de la Fédération algérienne de football, qui avancent une multitude de preuves quant au non-respect de cet engagement de la part d’une fédération dont le premier responsable avait appelé à faire souffrir les Algériens, et ce quelques jours seulement avant le déroulement de la rencontre.

Samir Zaher a été auditionné mercredi dernier au siège de la FIFA au sujet des événements du Caire mais surtout pour défendre son dossier, complètement vide, concernant les agressions imaginaires et imaginées à l’encontre des Egyptiens au Soudan, lors du match barrage.

Des accusations complètement démontées par les autorités soudanaises et les différents rapporteurs de la FIFA présents lors de cette empoignade, qui s’est décidée sur le terrain au profit des «guerriers du désert». Un président qui risque, au-delà des sanctions à l’encontre de sa fédération, une lourde sanction pour manquement à l’obligation de réserve en abusant de sorties médiatiques.

Une attitude que s’est réservé d’adopter jusqu’à jeudi l’Egyptien Abou Rida, membre du comité exécutif de la FIFA, soit après l’audition de Zurich, pour lâcher son venin et rejoindre les fossoyeurs dans leurs attaques sans fondement contre les supporters algériens.

Une sortie prouvant l’agonie dans laquelle se retrouve les Egyptiens, et surtout l’absence de preuves dans ce qu’ils appellent l’agression de Khartoum. Sinon comment expliquer autrement le comportement d’un homme connu pour sa retenue et l’obligation de réserve que lui impose son poste à la FIFA.

Le 2 décembre prochain, Blatter jouera gros en traitant ce dossier. Le rapport accablant du commissaire de sécurité au Caire, le Suisse Walter Gagg, conjugué à celui du Dr Cheddad, aux différentes preuves des agressions commises avant et après la rencontre, devraient pousser la commission de discipline de la FIFA à sévir contre un manquement grave aux principes du football mondial, celui du fair-play, et ce au risque de créer un précédent aux lourdes conséquences futures, tant sur la discipline que sur les futures élections au poste de premier responsable de l’instance mondiale du football.

Ryad Djawed