Incidents du baccalauréat : fédération des parents et services de sécurité évoquent une manipulation via facebook

Incidents du baccalauréat : fédération des parents et services de sécurité évoquent une manipulation via facebook

Les innommables incidents qui ont émaillé le déroulement des épreuves du baccalauréat n’en finissent pas de produire des réactions de désapprobation en chaine. Il est vrai que ce qui s’est produit dans certains centres d’examens, avec des candidats qui ont imposé le droit au copiage, au motif que les questions posées n’étaient pas étudiées au programme pendant l’année, est un doigt d’honneur à l’éthique scolaire.

Ainsi, le secrétaire général de l’Office national des examens et concours (ONEC) Aissa Mirazi a annoncé déjà mercredi la mise en place d’une commission d’enquête pour faire la lumière sur les tenants et aboutissants de ce scandale qui a fini d’achever le peu de considération qui restait pour le mythique examen du baccalauréat.



Au niveau de l’ONEC, on ne veut pas néanmoins donner plus d’ampleur que n’ont ces incidents « isolés » signalés dans quelques centres d’examen situés dans un “nombre restreint” de wilayas. Des incidents qui sont le fait de candidats “perturbateurs” ayant prétendu que les sujets du baccalauréat n’avaient aucun rapport avec le programme de l’année, estime encore l’ONEC.

La fédération nationale des parents d’élèves, a réagi, elle aussi jeudi, par la voix de son président, Hadj Bachir Dalalou. Lui aussi a appelé à l’ouverture d’une enquête approfondie. « La Fédération demande avec insistance au ministère de l’Éducation nationale d’ouvrir une enquête approfondie et de déterminer les responsables à l’origine des incidents qui ont marqué le déroulement des épreuves de philosophie à travers un certain nombre de centres d’examen », a t-il déclaré à l’APS.

Hadj Delalou considère comme impérative cette enquêté qui devrait, selon lui « aboutir à des mesures concrètes et efficaces étant donné la campagne de désinformation observée sur le réseau facebook qui a induit les candidats en erreur ». « S’il y a des gens qui peuvent traiter nos enfants d’une telle manière, c’est qu’ils sont partisans de l’anarchie et veulent pêcher dans des eaux troubles », a encore indiqué Hadj Dalalou.

Les décisions qui sanctionneront l’enquête “mettront un terme à ce genre de comportements” qui se produisent pour la première fois dans l’histoire du système éducatif national, rappelant que les élèves ont été induits en erreur car les sujets de philosophie posés n’ont absolument pas dérogé au programme scolaire, a-t-il soutenu. Commentant les péripéties de cette affaire, Hadj Dalalou a estimé que le règlement de tels problèmes doit passer d’abord par « l’interdiction des téléphones portables dans les centres d’examen », et surtout la nécessité de “mettre définitivement fin au système du +seuil+ qui a semé un climat de dépendance et d’irresponsabilité”.

Ce système étant une invention de Aboubakr Benbouzid, l’ex ministre de l’éducation dont le souci majeur était d’éviter tout incident quitte à accéder aux caprices des candidats. Profitant de ces incidents, le patron de la fédération des parents d’élèves a remis sur la table la demande d’une deuxième session du bac en septembre pour, justifie t-il« accorder une deuxième chance au candidat qui aura échoué à la première session ». Une demande qui ne risque pas de trouver d’écho favorable en raison surtout des dépenses qu’elle nécessite en plus de la mise en place d’une grosse logistique.

De son côté, le ministre de l’éducation s’est gardé pour le moment de tout commentaire, en attendant certainement de connaitre les résultats de l’enquête. Mais au niveau des services de sécurité, on soupçonne « des parties » non identifiées d’être derrière ces incidents manipulés via facebook, « pour pousser les candidats à sortir dans la rue ». Ce qui aurait eu pour effet, ajoutent ces mêmes services de sécurité, « de provoquer une étincelle qui déclencherait des troubles de plus grande ampleur, au moment où le pays est dans une situation particulière, à la fois en raison du contexte politique régional et de l’absence du président de la république ».