Le pire a été évité de justesse, mardi dernier, dans une salle de cours dans l’école primaire Kasmi du village Tala Bouzrou, dans la wilaya de Tizi Ouzou.
Le pire a été évité de justesse, mardi dernier, dans une salle de cours dans l’école primaire Kasmi du village Tala Bouzrou, dans la wilaya de Tizi Ouzou. L’incendie s’est déclaré à cause d’une fuite du réservoir du poêle à mazout utilisé par les élèves pour se chauffer. Fort heureusement, aucune victime n’a été enregistrée ; néanmoins la salle de cours et le compteur électrique ont subi de graves dégradations. Il s’est avéré que les poêles à mazout utilisés comme moyen de chauffage datent des années 1980, trop vieux pour résister à l’usure.
Le second incendie a été enregistré, mercredi dernier, peu avant l’entrée des élèves en classe, à 8 heures, dans une autre salle de classe de l’école d’Ighil-Mal, dans la commune de Béni-Zmenzer, où on a constaté des flammes sortant d’un appareil de chauffage. Un agent de service est intervenu rapidement pour maîtriser les flammes, et fort heureusement les élèves n’étaient pas encore rentrés en salle declasse .
Dans une autre école, lors de la réparation d’un chauffage, un technicien a montré, preuve à l’appui, que les composantes d’un chauffage qui avait failli explosé lui aussi, d’une grande marque japonaise, fabriqué sous licence en Algérie, sont contrefaites. Après le décès de deux personnes l’hiver dernier, les enquêteurs ont conclus que l’empoisonnement au monoxyde de carbone a été causé par un système de chauffage défectueux…
La contrefaçon touche divers équipements, dont les appareils de chauffage. En effet, les produits contrefaits qui envahissent le marché algérien représentent un terrible danger pour les utilisateurs.
Des accidents, bien des fois mortels, sont signalés un peu partout, écoles, administrations, habitations privées…
Il suffit de voir les chiffres alarmants d’accidents de brulures ou d’asphyxie au gaz, relevés par les services de la Protection civile où les chauffages défectueux ou ne répondant pas aux normes étaient mis en cause.
Bien de drames seraient évités si on pouvait, un tant soit peu, limiter la mise sur le marché des produits domestiques contrefaits.
Les services de la douane affirment que 12 % des appareils ménagers circulant sur le marché national sont des produits contrefaits.
La mauvaise qualité de ces nombreux appareils les rend dangereux, voir mortels sachant que plus de la moitié de la société algérienne a recours à ce système de chauffage une fois l’hiver venu .
Ce phénomène coûte la vie chaque année à plus de 200 personnes en moyenne, et une facture très lourde : hospitalisation de milliers de blessés, surconsommation d’énergie électrique, mobilisation des moyens de la Protection civile et des différents corps de sécurité. L’entrée frauduleuse ou les non déclarations douanières d’appareils de chauffage non-conformes creusent également les caisses du Trésor public.
Face à ce phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur, le ministère du Commerce a mis en place un plan d’attaque qui se présente en deux volets : agir en amont en établissant un contrôle rigoureux de la conformité des appareils de chauffage importés et obliger, en aval, les importateurs et revendeurs de ce type d’appareils à fournir toutes les informations au consommateur.
Le décret exécutif n°13-327 de septembre 2013 fixant les conditions et modalités d’application en matière de garantie de la marchandise et des services oblige pourtant tout intervenant à livrer une marchandise conforme au contrat de vente et à assumer ses responsabilités en cas d’anomalies relevées à la réception du produit ou de la prestation.
Un autre décret n°13-328 a également été promulgué en septembre 2013, pour fixer les conditions et modalités d’agrément des laboratoires pour la protection du consommateur et la répression de la fraude.
Dans certains pays conscients de la gravité de la situation, les appareils électroménagers ont une date de péremption. Afin de prévenir les accidents domestiques dus à des appareils électroménagers à bout de souffle, la réglementation en vigueur, dans ces états, impose aux acheteurs de déclarer les produits à risque soumis à contrôle et les prie de respecter leur durée de vie.
Déplorant un nombre d’incidents jugés trop nombreux, du fait d’une utilisation excessive d’appareil électroménager toujours en état de marche mais néanmoins essoufflés, ces pays ont durci les règles à l’égard des fabricants qui doivent préciser la durée de vie des équipements.
Et d’un autre côté, les utilisateurs doivent, à leur tour, déclarer aux producteurs la date d’achat duproduit ainsi son usage se limitera à la date prescrite et ces produits seront rappelés pour un contrôle.
Il est vrai que l’on est bien loin de cette pratique.
Farida Larbi