Incidents à l’issue du match CABBA-MCA: Envahissement de terrain et des blessés à Bordj Bou Arreridj

Incidents à l’issue du match CABBA-MCA: Envahissement de terrain et des blessés à Bordj Bou Arreridj

M. Zeggai

Incidents à l’issue du match CABBA-MCA: Envahissement de terrain et des blessés à Bordj Bou Arreridj

Conçu pour être un spectacle et un loisir, le football chez nous continue de faire couler le sang. Quelle mentalité ! La bête immonde a de nouveau frappé avant-hier à Bordj Bou Arreridj où le stade du 20 août 55 a été le théâtre de graves incidents ayant frôlé l’irréparable. On parle de plusieurs dizaines de blessés, joueurs, supporters et policiers.

Les supporters du CABBA, visiblement excités, ont envahi le terrain, créant la panique devant un service d’ordre débordé par la tournure des évènements. De nombreux joueurs du Mouloudia d’Alger ont été touchés à l’arme blanche, alors que d’autres ont échappé au lynchage des supporters locaux inexplicablement déchaînés. Un véritable guet-apens et le pire a été miraculeusement évité. Tout le monde, comme le montrent les réactions sur les réseaux sociaux, pointe du doigt accusateur le gardien de but Fawzi Chaouchi, qui a excité la galerie locale par son comportement qualifié de condamnable. Le keeper du CABBA s’en est pris à l’arbitre-assistant pour une prétendue position d’hors-jeu sur le but mouloudéen, déclenchant l’étincelle pour dissimuler sa responsabilité et celle de son défenseur central sur le but du MCA, en cherchant à intimider l’arbitre par ses contestations avec force gestes et un langage indigne d’un joueur professionnel. Certes, c’est légitime de préserver ses intérêts personnels, mais pas au détriment des jeunes supporters et du club, ou en provoquant la colère du public.

Chaouchi n’a pas retenu les leçons de ses précédentes affaires qui ont nui à sa carrière. Si Chaouchi est désigné comme instigateur principal de ces incidents, il n’est pas le seul responsable de cette violence. Le mal est plus profond. Il fallait s’y attendre dans la mesure où nous n’avons jamais voulu prendre ce phénomène en considération en essayant de donner une véritable culture de football au jeune public algérien, démuni de tout loisir. Devant l’acharnement de certains présidents de clubs qui ne se soucient que de leurs intérêts personnels, négligeant l’aspect pédagogique et les valeurs du football.  Les présidents de club, au lieu de s’orienter vers des projets sportifs, persistent dans les déclarations tendancieuses et des échanges dans les accusations. C’est là où commence, à notre avis, la violence. « Il n’y a ni justice ni liberté possibles lorsque l’argent est toujours roi », selon une diction d’Albert Camus.

Certains organes de presse, eux aussi, ont une part de responsabilité, allant même à inciter à la division qui aboutit à la violence. Des équipes sont mal accueillies, insultées et menacées bien avant le match. Aussi, notre football se distingue par de graves faits d’indiscipline. Des dirigeants qui empêchent la retransmission des matches. Des joueurs, avec un comportement indigne, contribuent à créer un environnement malsain et qui jouent avec la sensibilité du supporter, dont le seul tort est d’aimer son équipe. En somme, l’Etat est, encore une fois, interpellé pour mettre fin à ce phénomène qui nuit à l’image de l’Algérie. L’Etat est appelé à intervenir pour exiger et faire respecter les critères dans tout ce qui gravite autour du football. Au fait, où sont passées ces journées de sensibilisation annoncées ici et là ? L’heure est grave et l’intervention des autorités est nécessaire pour prendre des mesures et des décisions fermes en vue d’en finir avec ce phénomène nuisible à notre société.