Béchar, Bel Abbès, deux villes, une même situation. La violence dans et autour des stades de ces deux cités a fait, samedi, des siennes à l’occasion du déroulement de la 9e journée du championnat de Ligue 1.Dans la première, c’est le match JS Saoura-USM El Harrach qui n’est pas allé à son terme, puisqu’il a été arrêté à la 68′ à la suite d’un envahissement de terrain par des spectateurs qui fuyaient une bataille rangée dans les tribunes entre supporters des deux camps. Furieux de voir cette tournure des évènements, les fans de l’équipe locale, déjà exaspérés par le fait que celle-ci était menée 2-1 au moment de l’arrêt du match par l’arbitre, s’en sont pris à tout ce qu’ils trouvaient sur leur chemin en sortant du stade. Tous les commerces de Béchar situés à proximité du stade ont dû baisser rideau pour éviter d’être pris pour cible par ces excités. De nombreux blessés, 45 selon les estimations, sont à déplorer parmi les supporters des deux équipes et dans les services de police. A Bel Abbès, ce sont les fans de l’équipe locale, l’USMBA, qui ont manifesté leur colère à la suite de la défaite de celle-ci face à l’Entente de Sétif. A la sortie du stade, ils se sont transformés en casseurs et n’était l’intervention des services de sécurité, ils auraient commis l’irréparable. Du reste, tous les commerces de la ville ont dû fermer boutique au moment du passage de cette vague en folie. On signale l’arrestation dans cette ville de 14 personnes. En somme, la violence se remet au goût du jour dans le football algérien pour bien montrer qu’elle n’a jamais quitté le secteur. Ce n’est pas demain que les gens apprendront qu’il ne s’agit que d’un sport entre deux équipes et qu’il faut qu’il y ait un vainqueur et un vaincu. En fait le malaise est plus profond que cela. Cette violence n’est pas propre au football. Si elle s’y manifeste avec plus d’importance c’est parce que les gens trouvent dans le stade l’exutoire idéal pour déverser leur colère emmagasinée trop souvent ailleurs, dans des villes, villages, cités et quartiers où le climat du mal-vivre est une triste réalité. Déjà fortement conditionnée, cette population est, en plus, mal accueillie dans des stades froids, où il est difficile d’accéder même quand vous avez votre billet, où n’existe aucune animation pour vous faire patienter avant le match et où trop souvent il n’y a ni eau pour boire ou de toilettes pour répondre à un besoin urgent. Il reste, incontestablement, beaucoup à faire pour que cesse ce fléau et toutes les sanctions que pourront prononcer les instances dirigeantes du football n’y pourront rien. Il faut lutter contre le mal à son origine. Ce sera déjà un combat de gagné. A. A. |