Pour le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, l’incident de Mina à La Mecque qui a fait plus de 700 morts, «n’est pas dû à la mauvaise organisation des autorités saoudiennes».
Lors du Forum de la Radio Chaine I, Mohamed Aissa a, également, rejeté le débat sur «la révision de l’organisation du Hadj» et a affirmé que l’Algérie n’exploite pas cet incident «à des fins politiques». Mohamed Aissa estime qu’une «enquête doit être ouverte» sur les circonstances ayant mené à l’incident de Mina, et affirme «attendre les résultats de l’enquête approfondie que les autorités saoudiennes ont annoncé». Concernant le nombre de victimes algériennes dans cet incident, il est de «18 décès confirmés» et de «23 blessés recensés dans les hôpitaux saoudiens». Aussi, parmi les hadjis algériens «49 n’ont pas donné signe de vie». La liste officielle des victimes algériennes devait être fournie, hier par les autorités saoudiennes, a ajouté le ministre, qui précise que l’identification des hadjis se fait grâce aux empreintes.
Concernant les hadjs portés disparus, Aissa dira que la mission est en train de passer, au peigne fin les morgues et que le retard dans leur identification est dû au fait que les autorités saoudiennes ont publié les photos des personnes décédées et non leurs noms.
Deux hadjis algériens, portés disparus jusque-là, ont été identifiés parmi les décédés, a indiqué samedi le ministère des Affaires étrangères, dans un communiqué. «Il s’agit de: Hadja Hadda Tabbi, née le 07/03/1956 à Annaba et du Hadji Bouchenoua Aomar, né le 04/06/1954 à Béjaïa», affirme le communiqué. «Les équipes algériennes sur place ont identifié dix-huit (18) blessés dont l’un était, précédemment, porté disparu, le Hadji Maameri Abdelkader, né le 05/05/1945, à Médéa, son état est satisfaisant. La liste des dix-huit blessés est disponible à la cellule de crise».
UN OBSERVATOIRE DE LUTTE CONTRE LA DEVIATION DOCTRINALE
Le ministre des Affaires religieuses a, également, annoncé la création d’un Observatoire national de lutte contre la déviation doctrinale et de l’extrémisme religieux. La question a été évoquée, dit-il, avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, pour rattacher cette instance à une «haute autorité» pour «préserver les jeunes contre les idées extrémistes de type Daech». Interrogé sur un possible changement dans le financement de la Caisse de la Zakat, en raison de la faiblesse des ressources, Mohamed Aissa a affirmé que cette Caisse est «loin de toute crise économique» car «émanant de la croyance de la société, dans l’obligation de donner la Zakat comme un des piliers de la religion». Sur le même registre, il a, également, annoncé la décision de son département de «donner pendant cinq ans» les revenus de la Caisse de la Zakat «aux pauvres uniquement», et que les crédits destinés aux jeunes seront puisés des remboursements des anciens prêts, accordés dans le cadre de la Zakat. Les crédits aux jeunes ont financé, durant les 10 dernières années, plus de 6.800 petites entreprises ayant permis la création de «beaucoup d’emplois».