Au lendemain de l’intervention de l’ANP, le calme régnait dans la ville, mais la question reste néanmoins pendante sur le fond du dossier.
Le commandant de la 6e Région militaire, missionné par l’état-major pour rétablir le calme à In Salah a plaidé, lors d’une rencontre avec les sages de la région, en faveur du retour de la raison et «de faire preuve de responsabilité et de soutenir les efforts d’apaisement et d’éviter tout acte de sabotage ou de destruction des biens publics et privés», rapporte un communiqué du ministère de la Défense nationale.
Cette réaction qui vaut une prise de position officielle de l’institution militaire, renseigne, si besoin, sur le caractère, désormais très sérieux des événements à In Salah, les élevant, de fait, au rang de Sécurité nationale.
Cela étant dit, très attachée à la légalité républicaine, l’ANP se donne pour seule mission, celle de maintenir la sécurité des biens et des personnes et ne s’immisce pas dans le fond du problème. Aussi, suite à cette rencontre, le général-major s’est réuni avec les responsables des différents services de maintien de l’ordre, pour les rappeler aux règles républicaines, dans le maintien de l’ordre public.

L’entrée en lice de l’ANP dans le dossier du gaz de schiste a connu des interprétations qui n’ont pas agréé les autorités militaires, lesquelles via le communiqué du ministère de la Défense nationale, ont tenu à démentir certaines informations rapportées par la presse. «Quant aux lectures contenues dans certains quotidiens parus hier (mercredi), le MDN dément catégoriquement toute autre interprétation», note le communiqué du ministère.
Cette mise au point répond à l’impératif de lever toute équivoque dans ce dossier que certains cercles voudraient internationaliser en s’appuyant sur l’altermondialiste, José Bové, lequel bénéficie d’une visibilité médiatique à même de mettre le problème du gaz de schiste au centre de certains agendas politiques pas forcément favorables à l’Algérie.
Au lendemain de l’intervention de l’ANP, le calme régnait dans la ville, mais la question reste toutefois pendante sur le fond du dossier.
Les observateurs de la scène nationale constatent néanmoins que le risque d’une «exportation» de la crise reste très minime, tant que les manifestations ne sortent pas du cadre pacifique. Et c’est exactement l’objectif de l’institution militaire.
Cela dit, on observe tout de même un réel statu quo; les habitants de In Salah campent sur leurs positions et considèrent que les derniers affrontements avec les forces de sécurité, relèvent de la provocation et de la répression, et confirment leur détermination à maintenir leurs mouvement de protestation jusqu’à l’arrêt définitif du projet d’exploration du gaz de schiste dans leur région.
De son côté, l’Etat a tenté d’expliquer par le truchement des spécialistes que le projet n’est qu’au stade d’exploration et qu’il s’agit pour l’Algérie d’en quantifier le potentiel dans un premier temps.
Au vu de cette évolution essentielle dans l’affaire de In Salah, et devant les multiples tentatives de l’Etat de désamorcer la situation, l’interrogation sur les motivations qui animent les positions des manifestants antigaz de schiste de In Salah, au point de passer outre les appels officiels du gouvernement à la paix, reste plus que vive.