In Amenas : Les forces spéciales soignent notre fierté

In Amenas : Les forces spéciales soignent notre fierté

Les forces spéciales de l’armée nationale étaient sur des charbons ardents dès le premier assaut contre les terroristes preneurs d’otages dans la base vie du complexe gazier d’In Amenas. Depuis leurs bureaux bien au chaud et confortablement assis sur leurs fauteuils, certains dirigeants de pays occidentaux se sont cru devoir critiquer l’armée algérienne qui était confrontée à une situation inédite proche d’une guerre classique : Mettre hors d’état de nuire un groupe terroriste puissamment armé et libérer des centaines d’otages qu’il détenait.

Les yeux du monde étaient braqués depuis mercredi dernier sur In Amenas où se déroulait une prise d’otages pas comme les autres. Il était alors facile de donner conseil, de critiquer le modus operandi ou carrément d’accuser les forces spéciales algériennes d’avoir provoqué la mort des premiers otages. Certains ont poussé l’outrecuidance (le gouvernement japonais) jusqu’à convoquer l’ambassadeur algérien pour une explication. D’autres se sont contenté de faire connaitre leurs craintes sur les vies des otages.

Finalement, bien que le bilan des pertes humaines soit déjà impressionnant, presque les mêmes voies s’accordent à reconnaître le talent et le professionnalisme de l’armée algérienne. Quelle armée pouvait faire mieux dans une configuration aussi difficile du site et face à une horde surarmée qui menaçait de sauter le site gazier ?

Réussir sur un terrain miné

Certes, cela fait toujours mal de perdre une vie humaine, surtout quand il s’agit d’un civil qu’il soit algérien ou étranger. Mais dans ce genre d’opérations le risque zéro n’existant pas, il faudrait plutôt se féliciter de ce qu’il n’y ait pas eu un véritable carnage. En l’occurrence, les forces spéciales de l’armée nationale s’en sortent plutôt grandies d’une très périlleuse intervention sur un terrain miné et sous les regards des médias du monde.

C’est incontestablement un réel exploit des forces spéciales algériennes qui ont eu l’intelligence de ne pas prêter l’oreille à ces critiques venues d’ailleurs. Leur longue expérience dans la lutte anti-terroriste accumulée sur le terrain une décade durant a fait la différence.

En opérant avec beaucoup de professionnalisme et de sang froid, ce corps d’élite a ébloui le monde en réussissant à extraire des certaines d’otages algériens et occidentaux des griffes des monstres. Des gueules des loups.

Obama apprécie

Il faut évidemment regretter la mort d’une trentaine d’otages exécutés par les sbires de Mokhtar Belmokhtar. C’est hélas le prix à payer pour sauver des centaines de leurs compagnons d’infortune. Et la responsabilité de ces victimes civiles incombe non pas à l’armée algérienne mais aux terroristes eux-mêmes.

Le président américain Barack Obama n’a d’ailleurs pas manqué de pointer le doigt vers les «tangos». “La responsabilité de cette tragédie incombe aux terroristes qui l’ont menées, et les États‑Unis condamnent leurs actions dans les termes les plus forts”, a‑t‑il notamment souligné dans un communiqué publié par la Maison Blanche.

“Nous avons été en contact permanent avec les responsables algériens et nous sommes prêts à fournir toute l’aide dont ils ont besoin à la suite de cette attaque” a ajouté le président américain. Signe de la reconnaissance à l’armée algérienne, Barack Obama a même annoncé : «Dans les prochains jours, nous resterons en contact étroit avec le gouvernement algérien pour mieux comprendre ce qui s’est passé afin de travailler ensemble pour éviter de telles tragédies”.

Un spécialiste du renseignement salue

De son côté le président français, François Hollande a jugé samedi que l’Algérie avait eu «les réponses les plus adaptées» à la prise d’otages d’In Amenas. «Il ne pouvait y avoir de négociation avec les preneurs d’otages. Nous n’avons pas encore tous les éléments mais quand il y a une prise d’otages avec autant de personnes concernées et des terroristes aussi froidement déterminés, prêts à assassiner – ce qu’ils ont fait – leurs otages, un pays comme l’Algérie a les réponses qui me paraissent à mes yeux les plus adaptées car il ne pouvait y avoir de négociation ».

Voilà des déclarations compréhensives sur la conduite des opérations qui s’écartent de celles qui jettent la pierre dans le jardin de l’armée algérienne coupable de vouloir liquider un groupe terroristes qui menaçait de mettre le feu au plus grand complexe gazier algérien. C’est dire que de quelque bout que l’on prend l’intervention des forces spéciales algériennes à In Amenas, on conclura qu’elle a largement limité les dégâts et évité l’irréparable.

Au plan stratégique, l’opération a tout de même permis d’éliminer les trois meilleurs instructeurs de Mokhtar belmokhtar que sont Abou El Bara, El Zerqaoui el Mauritani et Lamine Boucheneb. Pour ceux qui connaissent leurs «exploits» comme, le directeur du centre français de recherche sur le renseignement (CF2R) Eric Denècè, que nous avons contacté, «l’armée algérienne a porté un grand coup à ce groupe».

Ce corps d’élite mérite alors que les Algériens se mettent en garde-à-vous pour lui rendre un hommage appuyé pour service rendu à la nation. Sur les réseaux sociaux en tout cas, la fierté des Algériens s’écrit, se lit, et s’écoute…