Empêcheurs de tourner en rond
Depuis l’avènement des années 2000, le dossier du football algérien a été examiné, bien superficiellement il faut l’avouer, au moins trois fois en Conseil des ministres. Il en sera encore une fois du reste question dans les prochains jours lors d’un énième Conseil interministériel consacré au sport roi en Algérie.
Une batterie, grosse comme ça, de mesures urgentes sera de nouveau pompeusement annoncée pour tenter de relancer un sport en pleine léthargie. De la politique politicienne quoi ! Histoire d’absorber la colère des clubs, désormais menacés de mettre les clés sous le paillasson et surtout lassés par des décisions de replâtrage. Trois ans après le lancement du professionnalisme, la majorité des clubs sont déjà en situation de cessation de paiement.
Les ardoises de l’administration des impôts s’alourdissent de plus en plus et la note de la Cnas est de plus en plus salée. Même les tentatives d’ouverture du capital des clubs se sont avérées vaines en raison de l’échec d’une politique de professionnalisme en mal de visibilité. Ce qui avait amené d’ailleurs le concepteur du projet, Mohamed Mecherara, à marteler récemment dans ces mêmes colonnes que “le professionnalisme, c’est finalement du bluff”, arguant que “la feuille de route de départ pour la professionnalisation des clubs n’avait pas été respectée, voire piétinée”.
Un projet présidentiel, annoncé par Abdelaziz Bouteflika himself, est mis à mal par les empêcheurs de tourner en rond. Et ce n’est certainement pas les deux qualifications en Coupe du monde arrachées par une équipe nationale clés en main qui sauvera la face du football algérien. À vrai dire, comme le soutient mordicus Mecherara, il n’existe vraiment pas de volonté politique de résoudre les vrais problèmes du football, mais plutôt une velléité de fausser le débat.