Le ministre des Finances Karim Djoudi a affirmé hier qu’un service «d’investigation fiscale» indépendant de la Direction générale des impôts (DGI) doit être mis en œuvre d’ici la fin de l’année en vue d’un meilleur contrôle des fortunes en Algérie.
Interrogé en marge de la plénière consacrée à l’adoption du projet de loi de finances 2013 à propos de la non instauration d’un impôt sur la fortune, le premier argentier du pays a affirmé qu’un service d’investigation fiscale va être lancé d’ici la fin de l’année.
Ce nouveau système va permettre «d’agir plus fortement sur les signes extérieurs de richesse», a-t-il dit en précisant que le texte relatif à la création de ce nouveau service est actuellement en cours d’approbation au niveau du Secrétariat général du gouvernement (SGG). «Ça va surtout permettre d’avoir une base de calcul (de la fortune) qui correspond à la réalité et qui aide à avoir le juste taux d’imposition», a soutenu M. Djoudi, tout en précisant que des «brigades rattachées directement au ministère des Finances et qui s’adresseront directement aux contribuables» vont être formées.
Ce nouveau service sera selon lui «détaché de l’administration fiscale du point de vue de la gestion, mais utilisera les moyens de cette administration». «Nous espérons que ce service sera mis en place dans les plus brefs délais d’ici à la fin de l’année», a-t-il ajouté, expliquant que le recouvrement fiscal en Algérie repose actuellement sur le système déclaratif.
En raison de l’absence d’une base de calcul bien définie, le gros des «fortunes» en Algérie échappe au contrôle fiscal en dépit de l’existence de l’impôt sur le patrimoine, qui représente aujourd’hui une part «insignifiante» dans les recettes fiscales, a reconnu M. Djoudi. Interrogé sur la disponibilité de l’Etat à lutter contre le marché informel, Djoudi, qui soulignera la nécessité de lutter contre ce fléau, reconnaîtra que «ce circuit est là car la demande sur le marché dépasse l’offre».
Pour lui, il est surtout impératif de s’interroger sur l’origine de tout cet argent qui circule librement, accusant dans la foulée «des personnes qui ne veulent pas travailler dans le circuit formel», qui détiendraient selon lui tout cet argent. Par ailleurs, Djoudi qui répondait à une question sur la création d’une banque de l’habitat (financement du logement) a fait état de discussions entre les services de son département et ceux du ministère de l’Habitat. «On est au stade de la réflexion», précisera-t-il.
Enfin, sur le crash de l’avion militaire algérien qui a fait plusieurs victimes dont un représentant de la Banque d’Algérie, Djoudi reste évasif. «Je n’ai aucun commentaire à ce sujet. Je ne dispose d’aucune information», a-t-il dit à propos de l’existence dans l’avion de papier fiduciaire.
S. Mekla