La marche a eu lieu, les citadins, les montagnards, les villageois étaient au rendez-vous et la ville arborait son habituel décor des grands événements.
Il y avait beaucoup de couleurs beaucoup de drapeaux, les drapeaux algériens et les inoubliables jaunes et bleus amazighs que des mains jalouses, mais décidées, tenaient fièrement.
C’était aux cris de » Pouvoir assassin » » Investissements » » Bouteflika/Ouyahia, gouvernement terroriste » et bien d’autres encore que les manifestants avaient arpenté les rues de la capitale des genêts: Tizi-Ouzou.
Ils étaient nombreux, très nombreux à répondre à l’appel du RCD pour investir les rues de Tizi-Ouzou et dénoncer la mal-vie et la politique ségrégationniste menée à l’égard de la wilaya de Tizi-Ouzou par ce pouvoir qui ne la jamais portée dans son cœur.
Ils étaient très nombreux, femmes, hommes, jeunes, étudiantes et étudiants à crier leur colère, une colère longtemps contenue ne faisant que couver pour exploser en ce jour du 3 octobre, trois heures durant.
Les trottoirs n’avaient pas chômé! Les badauds, mais surtout des manifestants avaient occupé les trottoirs voulant, à entendre quelques confidences, se rassurer sur le nombre de manifestants, histoire de se convaincre que la Kabylie n’est nullement rentrée dans les rangs au regard de quelques voix électorales que le FLN et son fils, le RND arrivaient à glaner de par le passé.
Bouteflika, Ouyahia, Sellal, DRS, Bouchouareb étaient particulièrement ciblés par les manifestants les accusant d’avoir programmé l’asphyxie de la wilaya.
Au vu du nombre, nous pouvons affirmer que le RCD demeure cette force tranquille de grande mobilisation et des grands jours. Tout ce grand monde avait donc fait le déplacement pour la marche, pour y prendre part, pour observer, pour regarder et pour se faire une idée!
Ce qui avait fait dire à un manifestant que, finalement, le RCD est mobilisateur! Ou encore, cette femme, dans un large sourire, qui criait à qui voulait l’entendre que la Kabylie est imprenable!
Un homme, d’un certain âge, lui emboîta le pas pour dire : » Charge aux autre wilayas de nous suivre, ce sera, sans nul doute, la fin de ce système mafieux »! Oui, une Kabylie imprenable, tant que des femmes et des hommes, d’une seule voix, continuent à dire: « Pas touche à ma Kabylie »
A la fin de la marche, quelques responsables du parti, Yacine Aissaoui, Mohand Ikherbane, Moh Arezki Hamdous et Maître Lila Hadj Arab avaient pris la parole pour remercier les marcheurs, dénoncer l’incurie et l’austérité orientée, les pratiques insidieuses, perverses et infâmes du pouvoir, les assassinats des services de sécurité, et, pour rassurer que le RCD était, est et sera toujours aux cotés des citoyens. Chose prouvée, aujourd’hui.
C’était le printemps automnal, pour reprendre l’un des orateurs. Que les autorités saisissent et comprennent cette colère.
Achour Boufetta