Importer une voiture de Libye : voici les risques encourus

Importer une voiture de Libye : voici les risques encourus
Voitures importées de Libye

Le marché parallèle des voitures en provenance de la Libye fascine et attire un nombre croissant d’Algériens. Derrière les promesses d’une bonne affaire se cache une réalité bien plus sombre, dévoilée au grand jour par les autorités libyennes.

Dans un communiqué officiel, elles mettent en garde contre la recrudescence d’un « trafic de voitures vers les pays voisins », un business désormais accaparé par des réseaux criminels.

Cette alerte jette une lumière crue sur les mécanismes d’un commerce illicite aux ramifications complexes et aux risques humains considérables. Transformant le rêve automobile de certains en un véritable cauchemar judiciaire et humanitaire.

Automobile : les dessous des réseaux criminels et l’exploitation de la jeunesse libyenne

Le communiqué du ministère libyen des Affaires étrangères ne se contente pas de constater un trafic. Il dépeint une organisation structurée et sans scrupules.

🟢 À LIRE AUSSI : Prix des voitures : importation et vente sous haute surveillance de l’État

Des réseaux criminels organisés seraient les maîtres d’œuvre de ces opérations de contrebande. Leur mode opératoire est particulièrement pernicieux. Ils recrutent un certain nombre de jeunes Libyens contre des sommes d’argent. Ces derniers, appâtés par des gains faciles, se retrouvent ensuite piégés.

Ils doivent alors affronter les poursuites judiciaires et des risques humanitaires graves dans les pays voisins où ils opèrent le transfert des véhicules.

Les conséquences pour ces achteurs et intermédiaires involontaires sont lourdes :

  • Arrestation et poursuites judiciaires.
  • Confiscation des biens.
  • Exposition à des conditions de détention souvent précaires.

La procédure d’acquisition, entre légalité apparente et contournements risqués

Comment ce trafic prospère-t-il ? Il s’appuie sur une réglementation libyenne bien réelle, mais détournée. Pour un Algérien, acquérir légalement une voiture en Libye et la ramener en Algérie est soumis à des conditions strictes, que des réseaux exploitent et monnayent.

🟢 À LIRE AUSSI : Opérationnels en 2026 : voici où seront implantés les 5 nouveaux barrages d’eau

La procédure légale repose sur plusieurs étapes clés:

  • L’obtention d’une carte de résidence en Libye.
  • L’achat du véhicule, rendu possible par cette résidence.
  • L’obligation de sortir la voiture du territoire algérien tous les trois à six mois pour la faire tamponner par les douanes libyennes, une contrainte logistique lourde.

Comme l’a précisé Mustefa Zebdi, président de l’Association de protection des consommateurs, au journal El Khabar « l’achat d’une voiture en Libye et son importation en Algérie ne se fait que sur présentation d’un titre de séjour ».

Les douanes libyennes confirment cette règle. Aucun citoyen étranger non résident en Libye n’est autorisé à acheter une voiture et à la faire sortir via le poste frontalier sans un document de résidence.

🟢 À LIRE AUSSI : Un trop-plein qui secoue le marché : faut-il lever le gel sur l’export de pommes de terre ?

C’est dans les interstices de cette procédure que s’engouffrent les trafiquants. Transformant un processus administratif en un business à haut risque.