L’Algérie accélère sa marche vers la transition énergétique, marquée par une envolée spectaculaire des importations de panneaux solaires chinois au cours du premier trimestre 2025.
Selon les données de la plateforme spécialisée Al-Taqaa (Énergie), le pays a enregistré un niveau d’importations sans précédent, signe d’une mise en œuvre accélérée des projets solaires et d’une volonté affirmée de réduire sa dépendance au gaz naturel.
Entre janvier et mars 2025, la capacité des panneaux solaires importés de Chine a grimpé à 460 mégawatts (MW). Ce chiffre constitue le plus haut niveau jamais atteint par l’Algérie en matière d’acquisition d’équipements solaires, un dynamisme soutenu par un engagement officiel en faveur des énergies renouvelables.
Transition énergétique : Objectif 27% d’énergies renouvelables d’ici 2030
L’ambition de l’Algérie est claire : porter la part des énergies renouvelables dans son mix électrique à 27% d’ici 2030, contre un maigre 0,94% actuellement. Face à une prédominance écrasante du gaz naturel (98,65%), la diversification des sources de production énergétique s’impose comme une nécessité stratégique.
Le mois de janvier a à lui seul concentré l’importation de 390 MW, suivi de 60 MW en mars et de 10 MW en février. À titre de comparaison, le dernier trimestre de 2024 avait vu l’importation de 340 MW, dont 200 MW pour le seul mois de décembre, représentant le deuxième plus haut chiffre mensuel.
Depuis 2023 jusqu’au premier trimestre 2025, la capacité totale importée s’élève à environ 840 MW, d’après les analyses de l’unité de recherche d‘Al-Taqaa. Il est à noter qu’aucune importation n’avait été enregistrée en 2023 avant le mois d’octobre, tandis que les acquisitions de 2024 se sont échelonnées sur cinq mois.
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Malgré cette dynamique ascendante en matière d’importations, la capacité de production solaire stable en 2024 n’a pas dépassé 462 MW. Globalement, la capacité totale des énergies renouvelables dans le pays s’est stabilisée autour de 601 MW durant la même année.
L’année écoulée a été marquée par la signature d’accords et la mise en chantier de plusieurs centrales, et l’Algérie poursuit sur cette lancée en 2025. Le premier trimestre a notamment vu l’inauguration d’une nouvelle centrale solaire, en parallèle du lancement d’un programme de financement destiné à soutenir les énergies renouvelables.
L’Algérie mise sur l’hydrogène vert
En avril dernier, le ministère de l’Énergie a lancé la nouvelle phase du projet TaqatHy + en collaboration avec des partenaires européens. Ce programme vise à accélérer le rythme de la transition énergétique et à développer la filière de l’hydrogène vert dans le pays.
TaqatHy + ambitionne de renforcer l’efficacité énergétique et de créer un environnement propice à l’investissement dans le secteur des énergies propres. Il s’agit également d’intégrer des solutions innovantes et d’élargir la chaîne de valeur industrielle dans le domaine des énergies renouvelables.
Le programme TaqatHy 2 s’attache, quant à lui, à consolider les capacités techniques et à réglementer les conditions de mise en œuvre des projets d’énergies renouvelables à l’échelle nationale. Il œuvre également à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et à l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments et des institutions publiques.
Durant le premier trimestre 2025, la première pierre d’une nouvelle centrale solaire d’une capacité de 80 MW, s’étendant sur 160 hectares, a été posée. La livraison de la première phase est prévue entre décembre 2025 et janvier 2026, dans le cadre du programme énergétique de Sonelgaz.
D’ailleurs, la compagnie nationale Sonelgaz supervise un ambitieux programme visant à générer 3 gigawatts (GW) d’énergie renouvelable à travers la réalisation de 20 centrales solaires. Ces projets sont répartis en deux appels d’offres : le premier concerne 15 centrales d’une capacité totale de 2 GW, et le second, 5 centrales totalisant 1 GW.
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L’Algérie avait déjà marqué une étape importante en posant la première pierre d’une centrale de 200 MW en mars 2024, suivie d’une seconde de 150 MW. En avril, une troisième centrale de 220 MW a été lancée, et une quatrième, d’une capacité de 80 MW, a été inaugurée.
Algérie / Chine : un partenariat stratégique renouvelable
Dans ce contexte de dynamisation du secteur solaire, le ministère de l’Énergie algérien a exploré avec la société chinoise, Longi, les opportunités de coopération dans le domaine de l’énergie photovoltaïque.
Les deux parties ont convenu d’étudier la possibilité de localiser en Algérie une industrie de fabrication de panneaux et de cellules solaires, dans le cadre du plan de développement industriel énergétique du pays.
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Longi, l’un des leaders mondiaux dans la production de panneaux solaires, fondé en 2000 dans la ville chinoise de Xi’an, est considéré comme un partenaire clé pour l’Algérie dans sa trajectoire de transition énergétique et de développement des énergies renouvelables.