Importations: Quel impact du risque de change?

Importations: Quel impact du risque de change?

ALGER – La majorité des importations en Algérie n’est pas sujette au risque de change du fait que la grande partie de ces achats à l’extérieur du pays est réglée cash par les importateurs, affirme à l’APS un responsable auprès de la Banque d’Algérie.

Selon les données de la banque centrale, plus de 80% des importations algériennes sont payées cash ou quasi cash (ligne de crédit d’une durée de moins d’une semaine): « Une période tellement courte que la variation du taux de change de la devise utilisée dans le règlement de la facture est minime ou inexistante », relève-t-il.

Le risque de change, qui représente l’incertitude du taux de change du dinar par rapport aux devises étrangères à court et moyen termes, se pose pour les importations qui ne sont pas payées cash, c’est-à-dire celles réglées en différé par des lignes de crédit à moyen ou à long terme, explique-t-on de même source.

Néanmoins, les fluctuations du taux de change, qui peuvent survenir durant les délais de payement différé, peuvent affecter la facture des importations aussi bien à la hausse qu’à la baisse si le dinar s’apprécie au cours de la période de règlement différé, profitant ainsi à l’importateur qui verra sa facture baisser.

La couverture du risque de change prévue mais non appliquée

En Algérie, la couverture du risque de change est, pourtant, prévue par plusieurs textes réglementaires, mais l’application traîne encore en raison de l’absence d’un marché interbancaire à terme.

Cette réglementation prévoit des instruments de couverture du risque de change tels, notamment, le contrat à terme entre l’importateur et sa banque commerciale.

Aux termes de ce contrat, la banque commerciale fixe un taux de change à l’avance qu’elle appliquera à l’importateur qui paye en différé, et ce, quelle que soit la fluctuation du taux de change au moment du règlement de la facture.

Le client s’engage ainsi à payer sa facture en fonction de ce taux de change qu’il soit à la baisse ou à la hausse et doit, de ce fait, assumer la perte en cas de dépréciation du dinar.

Mais les banques commerciales ne sont pas encore en mesure d’offrir cette prestation à leurs clients en raison non seulement de l’absence d’un marché interbancaire à terme mais aussi de la situation de surliquidités des banques.

Faut-il souligner encore que les banques hésitent à développer ce produit bancaire qui nécessite des investissements en équipements et une ressource humaine qualifiée, alors que la demande pour la couverture du risque de change est presque minime du fait que les paiements sont opérés, dans leur majorité, en cash ou quasi-cash.

La faiblesse de cette demande s’explique essentiellement par le fait que la majorité des clients-importateurs des banques sont de petits importateurs qui payent leurs factures au comptant, négociant mal leurs transactions commerciales à l’international.

Pour le même responsable auprès de la Banque d’Algérie, « le nombre des grands importateurs est beaucoup plus inférieur à celui des petits importateurs lesquels ne parviennent pas, lors des négociations avec leurs fournisseurs étrangers, à obtenir l’option de payer en différé ».