La facture des importations a atteint 19,08 mds de dollars.
La facture des importations qui va atteindre un niveau historique, probablement plus de 45 milliards de dollars en 2011, est un indicateur incontestable de l’échec de leur gestion.
Les membres du gouvernement doivent rendre le tablier après les elections législatives d’avril 2012. A moins que des événements inattendus ne viennent bousculer l’échiquier politique. Les 10 milliards de dollars d’exédent commercial ne sont pas dus à une extraordinaire performance de l’Exécutif.
Le mérite revient au secteur pétrolier ainsi qu’à la bonne tenue des cours de l’or noir. Comment sortir de cette subordination qui handicape l’Algérie depuis son indépendance? La rente pétrolière n’étant pas une richesse renouvelable sauf si elle sert à jeter les bases d’une économie productrice de richesses qui émanciperait l’économie nationale de sa dépendance par rapport aux hydrocarbures. Force est de constater que l’Algérie n’a pas investi ou pas assez dans cette direction.
En effet, les chiffres de la facture des importations qui a atteint 19,08 mds de dollars pour les cinq premiers mois de l’année 2011 contre 16,89 mds, soit une hausse de 12,90% par rapport à 2010, témoigne de l’extrême assujettissement de l’algérie à l’égard des marchés internationaux des matières premières (poudre de lait, semences…) ou de ceux des fruits et légumes, des viandes, des féculents (pâtes, pain, pomme de terre légumes secs…). La liste est loin d’être close. A la mesure d’une population qui a connu une extraordinaire explosion démographique. Selon de très sérieuses projections elle devrait franchir la barre des 45 millions d’habitants d’ici 2030 alors qu’elle dépassait à peine les 7 millions en 1962.
Les besoins de la population algérienne sont en contante augmentation au même titre de sa facture des exportations. Une simple opération arithmétique indique qu’elle devrait se hisser à plus de 45 milliards de dollars. 45: une simple coïncidence de chiffres! Un mano a mano qui n’est pas du au hasard. Il est un des indicateurs puissant qui renseigne sur l’inefficacité des différentes équipes gouvernementales qui ont géré les affaires de l’Algérie depuis son accession à l’indépendance. D’une économie à construire, passée l’euphorie de juillet 1962, aux programmes anti-pénuries des années 1980 en passant par deux sévères et humiliants programmes d’ajustement structurel imposés de façon draconnienne par le Fonds monétaire international, l’Algérie ne donne pas l’impression d’être sortie de l’auberge. Les différentes crises qui ont frappé son économie ont été subies suite à l’effondrement des cours du pétrole. Celle du début des années 1980 (1983/1984) a viré au cauchemar en 1986 suite à la sévère dégringolade des cours de l’or noir et de la devise américaine. Deux effets combinés qui ont réduit en peau de chagrin les revenus en devises qui reposaient à 95% sur les exportations en hydrocarbures. L’Algérie empruntait pour assurer 80% de sa consommation alimentaire. Les recettes pétrolières ont baissé en 1988 de 12% par rapport à l’année précédente.
En chute libre, ils ont accusé un net recul de l’ordre de 35% entre 1985 et 1986. De 13 milliards de dollars elles sont passées à quelque 8 milliards de dollars. Qu’y a-t-il de nouveau aujourd’hui après le passage brutal d’une économie planifiée à une économie de marché?
L’Algérie demeure encore plus dépendante que jamais de ses exportations en hydrocarbures qui lui assurent près de 98% de ses recettes en devises.
Les importations ont augmenté de près de 13%. Selon les chiffres communiqués par le Centre national de l’informatique et des statistiques des Douanes (Cnis), elles sont passées de 16,89 milliards de dollars pour les cinq premiers mois 2010 à plus de 19 milliards de dollars pour la même période en 2011.
La facture alimentaire risque quant à elle d’exploser et de pulvériser le record qu’elle avait atteint en 2008. Durant les cinq premiers mois de 2011 elle a augmenté de près de 58% pour se situer à 3,89 milliards de dollars.
Dans un mois, l’économie algérienne sera soumise comme chaque année pendant le mois sacré du Ramadhan, à une pression féroce de la part de spéculteurs de tout poil. Et pour tenter de la juguler, les services concernés n’auront pour unique et facile solution que de se lancer dans des importations tous azimuts. Viandes rouges et blanches… «Les entreprises Proda et Onab comptent un stock de 10.000 tonnes de viandes rouges et autant de viandes blanches, outre les quantités qui seront importées par les opérateurs privés.» a déclaré le ministre du Commerce, Mustapha Benbada. Rendez-vous le 1er août.
Les Algériens, quant à eux, connaissent la chanson.