Dans un souci de transparence, d’efficacité et de coordination intersectorielle, le Ministère du Commerce Extérieur et de la Promotion des Exportations a publié, ce jeudi, une note explicative encadrant les procédures de dépôt du programme prévisionnel d’importation (PPI) pour le second semestre de l’année en cours.
Destinée à tous les opérateurs économiques, qu’ils soient personnes physiques ou morales, cette procédure concerne les importations liées au fonctionnement et/ou à l’équipement des entreprises. Le ministère a mis en place un processus structuré, articulé autour de six étapes principales :
- Téléchargement du formulaire : Le modèle du PPI est disponible exclusivement sur le site officiel du ministère : www.mcepe.gov.dz.
- Remplissage et authentification : L’entreprise doit compléter le tableau du programme prévisionnel, le signer et le tamponner.
- Visa ministériel obligatoire : Avant dépôt, le document doit être validé par le ministère de tutelle correspondant au secteur d’activité de l’entreprise (énergie, industrie, agriculture, etc.).
- Dépôt électronique : Le tableau visé doit être envoyé uniquement à l’adresse e-mail suivante : ppfonctionnement@mcepe.gov.dz. Aucun autre mode d’envoi ne sera accepté.
- Réponse sous 7 jours : Le ministère s’engage à retourner le tableau validé à l’adresse e-mail de l’opérateur dans un délai maximal de sept (07) jours.
- Début des opérations : Une fois le tableau validé reçu, l’entreprise peut engager ses opérations d’importation.
Cette procédure vise, selon le communiqué officiel, à renforcer la transparence, à mieux réguler les flux d’importations et à protéger le tissu productif national. Elle s’inscrit pleinement dans les priorités économiques du gouvernement algérien, notamment dans un contexte où l’optimisation des ressources et la réduction de la facture d’importation sont devenues stratégiques.
Par ailleurs, cette démarche permet une meilleure coordination entre les différents ministères de tutelle et facilite la traçabilité des opérations d’importation dans des secteurs jugés sensibles ou stratégiques tels que l’énergie, l’industrie pharmaceutique, ou l’agriculture.
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Contrôle renforcé des importations en Algérie
Dans le prolongement de sa stratégie de régulation des flux financiers et des importations, le gouvernement algérien a introduit une nouvelle exigence dans le domaine des services importés. L’Association professionnelle des banques et des établissements financiers (ABEF) a informé, le 9 juillet 2025, l’ensemble des établissements bancaires qu’une autorisation préalable du ministère du Commerce extérieur est désormais obligatoire pour toute domiciliation bancaire liée à l’importation de services.
Une mesure immédiate et impérative. La note officielle précise que cette disposition est d’application immédiate. Ainsi, les banques ne peuvent plus effectuer de domiciliation ou de transfert de fonds pour ce type d’opération sans avoir reçu le feu vert officiel du ministère concerné. Cela inclut les prestations telles que la maintenance technique, la formation, le conseil, les services numériques ou encore l’ingénierie.
Impact sur les entreprises et l’économie algérienne
Cette décision s’inscrit dans un contexte de contrôle renforcé des sorties de devises, dans le but de réduire la dépendance du pays aux importations de services et de mieux aligner ces flux avec les priorités économiques nationales. Cette mesure aura sans doute des répercussions concrètes sur les délais de traitement des opérations pour les entreprises algériennes, en particulier les PME qui font appel à des prestataires étrangers.
Elles devront désormais intégrer ce nouveau paramètre administratif dans leur organisation et leurs prévisions financières. En 2023, l’Algérie a importé près de 8,5 milliards de dollars de services, ce qui montre l’enjeu stratégique d’un encadrement strict de ces opérations. Ce contrôle accru pourrait, à moyen terme, encourager le développement de solutions locales, en particulier dans des secteurs comme la formation, l’expertise technique ou les services digitaux.
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Vers une économie algérienne plus indépendante
Ainsi, le nouveau dispositif du ministère du Commerce extérieur, combiné à la procédure de soumission du programme prévisionnel d’importation, participe d’une volonté claire des autorités algériennes : mieux maîtriser les importations, diversifier l’économie nationale et préserver les réserves en devises.
Le gouvernement espère que ces mesures permettront de stimuler la production locale et de réduire la dépendance aux importations, contribuant ainsi à une économie plus résiliente et souveraine.
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