Importations 36 millions $ de mayonnaise, 2 millions $ de chips… : Révoltant !

Importations 36 millions $ de mayonnaise, 2 millions $ de chips… : Révoltant !

36 millions de dollars d’importation de mayonnaise ou encore 2 millions de dollars de chips. Deux chiffres qui en disent long sur l’état de notre commerce extérieur. 

Et quand on sait que des dattes et du couscous ont été importés en 2014, on comprend mieux l’urgence de la mise en place d’une stratégie pour arrêter l’hémorragie. Pour ce faire, une seule issue, une seule attitude de la part, surtout, des tenants de l’import-import : cesser d’importer n’importe quoi à coût de devises.

Et quand le Centre national de l’informatique et des statistiques des douanes (CNIS), évoque l’importation de 44 000 dollars de dattes ou encore 28 000 dollars de couscous durant les 11 premiers mois de l’année 2014, le cap du ridicule est franchi.

«C’est étonnant de constater que les importations des chips atteignent les 2 millions de dollars annuellement ou celles de la mayonnaise environ les 36 millions de dollars, soit l’équivalant des exportations algériennes de dattes», commente le directeur général de la régulation et de l’organisation des activités auprès du ministère du Commerce, Abdelaziz Aït Abderrahmane dans son intervention ayant objet de la campagne «Consommons algérien» dont le coup d’envoi a été donné ce matin.

Une aberration d’autant incompréhensible qu’«en matière de produits agroalimentaires et produits agricoles frais, nous avons une multitude de produits dont la qualité et la compétitivité sont irréprochables. Idem pour des entreprises nationales qui fabriquent des produits électroménagers et électroniques», ajoute ce responsable. «Consommer algérien» vise aussi à rationaliser les importations des produits qui sont importés avec des quantités qui dépassent les besoins du marché national, constate-t-il. Qui plus est, insiste le même responsable, il s’agit aussi d’amener les importateurs à se limiter à importer ce qui n’est pas offert par la production nationale.

M. Aït Abderrahmane rappelle que dans le cadre de la future loi sur les opérations d’importation et d’exportation, les produits «superflus» ainsi que les véhicules, le ciment ou le sucre feront l’objet de licences d’importation afin de mieux gérer les importations qui connaissent des augmentations fulgurantes d’année en année avec près de 60 milliards de dollars en 2014. En conséquence, poursuit-il, les pouvoirs publics appuieront toute initiative contribuant à substituer les importations par des investissements en Algérie dans des projets de fabrication de produits habituellement importés. De leur côté, les producteurs sont appelés à redoubler d’effort pour mettre sur le marché, un produit compétitif sur le plan qualité/prix pouvant satisfaire les besoins du consommateur algérien qui devient de plus en plus exigeant, selon lui. La campagne «Consommons algérien», à laquelle prendront part les pouvoirs publics, la Centrale syndicale et les organisations patronales consiste en l’organisation d’une multitude d’opérations de communication, d’information, de vulgarisation ainsi que d’ateliers et de conférences, à travers le territoire national, pour sensibiliser les consommateurs sur l’importance de promouvoir la production nationale.

Lyes Sadoun