Importation des produits alimentaires et médicaments : Une facture toujours salée malgré les mesures de restriction

Importation des produits alimentaires et médicaments : Une facture toujours salée malgré les mesures de restriction
La facture d’importation des médicaments est montée en flèche durant les quatre premiers mois de 2018 pour atteindre 709,55 millions de dollars contre 480,87 millions à la même période de 2017, soit 228 millions dollars supplémentaires dépensés, équivalant à une hausse de 47,56%, indique le Centre national de l’information et des statistiques des Douanes (Cnis).

Après avoir observé un répit, suivi même d’un recul, les importations de médicaments sont donc reparties à la hausse depuis plusieurs mois et confirment cette tendance pour le compte du premier quadritrimestre de l’année en cours avec des chiffres qui explosent.

Au rythme des hausses à deux chiffres qu’elle enregistre ces derniers mois, la facture d’importation de médicaments risque visiblement de relancer le débat sur les capacités réelles de la production pharmaceutique nationale à la consommation domestique. Les produits alimentaires continuent, eux aussi, de peser sur la facture des importations algériennes et à la maintenir au-dessus des objectifs tracés par les pouvoirs publics à travers les mécanismes de restrictions et autres interdictions mis en place dans le cadre de l’encadrement du commerce extérieur.

Cette facture est, en effet, restée sur sa tendance haussière durant la quatre premiers mois de 2018 pour atteindre 3,155 milliards de dollars (mds usd) entre janvier et fin avril contre 3,007 mds usd durant la même période de 2017, soit une augmentation de 148 millions de dollars (+4,92%), indique le Cnis. Parmi les principaux produits alimentaires (céréales, laits, sucres et sucreries, café et thé, légumes secs et viandes), la part du lion dans cette facture est revenue aux céréales, semoules et farine avec 1,17 mds durant le premier quadrimestre 2018 contre 1,01 mds de dollars durant la même période de 2017 (+16%). Pour ce qui est des laits et produits laitiers, ils ont été importés pour 557,2 millions de dollars contre 552,33 millions de dollars (+0,88%). Dans le sens inverse emprunté depuis l’année dernière, les importations des viandes ont carrément chuté durant le début de l’année en cours, passant de 96,8 millions de dollars à 60,7 millions de dollars (-37,3%). Pour les sucres et sucreries, la facture d’importation est passée à 299,58 millions de dollars contre 361,15 millions de dollars (-17,05%). Les légumes secs sont eux aussi concernés par la tendance baissière avec des importations chiffrées à 121,62 millions de dollars contre 134,88 millions de dollars (-9,83%). Pour ce qui est du café et thé, ils ont été importés à 123,57 millions de dollars durant les quatre premiers mois de 2018 contre 129,11 millions de dollars durant la même période de l’année 2017 (-4,3%).

Au total, les importations des six principaux produits alimentaires ont coûté à l’Etat 2,33 mds usd durant les quatre premiers mois de 2018 contre 2,284 mds usd à la même période de 2017, en hausse de 2,14%. Le reste du Groupe des produits alimentaires a été importé pour 822 millions usd de janvier à avril 2018 contre 723 millions usd de janvier à avril 2017 (+13,7%). Concernant les huiles destinées à l’industrie alimentaire (classées dans le Groupe des biens destinés au fonctionnement de l’outil de production), leurs importations ont augmenté à 312,72 millions usd sur les quatre premiers mois de 2018 contre 306,94 millions usd sur la même période de 2017 (+1,88%). Ainsi, la facture globale du Groupe des produits alimentaires et des huiles destinées à l’industrie alimentaire s’est chiffrée à plus de 3,46 mds usd entre janvier et fin avril 2018 contre 3,31 milliards usd entre janvier et fin avril 2017, en hausse de 4,53%.

Pour rappel, de nouveaux mécanismes d’encadrement des importations de marchandises, dont des produits alimentaires, avaient été mis en place dès janvier 2018 dans le but de réduire le déficit commercial et de promouvoir la production nationale.

Il a ainsi été décidé de la suspension provisoire d’importation de plusieurs produits dont des biens alimentaires, tandis que des mesures à caractère tarifaire ont été introduites par la loi de finances pour 2018 à travers l’élargissement de la liste des marchandises soumises à la Taxe intérieure de consommation (TIC) au taux de 30% pour d’autres produits. La liste des produits soumis à ces deux types de mesures s’est fraîchement allongée après sa mise à jour par le décret exécutif daté du 21 mai 2018.