Fini le calvaire des malades, notamment les cancéreux. Le crédit documentaire, instauré dans le cadre de la loi de finances complémentaire de 2009, est levé. Les importateurs se plaignaient de cette mesure, car ils étaient contraints de payer trois ou quatre mois avant de recevoir la marchandise. L’instauration des contrats de gré à gré devra libérer le marché et mettre un terme au problème des pénuries.
Centres anti-cancer
Equipement en appareils de radiothérapie
Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, a souligné hier la nécessité d’acquérir les équipements de radiothérapie pour cancéreux avant fin 2014. Il a indiqué que l’Algérie a enregistré un «retard» dans la prise en charge de ce volet et œuvre à «rattraper» ce retard avant fin 2014, appelant les responsables de cette société à «accélérer» la fabrication de ces équipements. Le ministre a également insisté sur la nécessité d’«ouvrir des centres de maintenance et à mettre à disposition un stock de pièces de rechange essentielles afin de permettre une intervention rapide en cas de panne des appareils de radiothérapie». Il a, à cet effet, proposé la création de trois centres à travers le territoire national (au centre, à l’est et à l’ouest) qui prendront en charge la formation et la fourniture des pièces de rechange. Le président de Varian Medical Systems s’est, de son côté, engagé à respecter le délai de livraison de ces équipements, de les faire accompagner par des techniciens spécialisés en maintenance, d’assurer la formation et de fournir les pièces de rechange selon la demande de l’Algérie.
APSL’importation des médicaments essentiels et des équipements médicaux deviendra plus simple, ce qui devra permettre d’approvisionner le marché national en quantités suffisantes et mettre ainsi fin au problème des pénuries récurrentes. Désormais, les importateurs pourront négocier directement et librement avec les producteurs, conclure des marchés avec des contrats de gré à gré et les banques auront à payer sans contrainte aucune.
C’est le ministre de la santé, de la population et de la réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, qui a annoncé, hier, samedi, cette nouvelle mesure. Lors d’une audience accordée à M. Dow Wilson, président de la société américaine Varian Medical Systems, spécialisée dans la fabrication d’équipements de radiothérapie, le ministre a indiqué que l’Etat avait procédé à «l’annulation du Crédit documentaire (Credoc) pour ce qui est des médicaments essentiels» ainsi que certains équipements médicaux d’urgence. Il a ajouté à ce propos que ce crédit a été remplacé par les marchés publics de gré à gré simple pour «faciliter» l’acquisition de ces produits vitaux. M. Ould Abbès a rappelé que les banques ont reçu des instructions pour faciliter l’acquisition des médicaments essentiels dont ceux destinés au traitement du cancer dans un délai n’excédant pas les 24 heures.
L’annulation du crédit documentaire et son remplacement par des contrats de gré à gré devra libérer le marché des médicaments, permettant d’introduire ces produits vitaux en Algérie dans des délais courts, ce qui mettra les malades chroniques à l’abri du manque des médicaments dont ils ont longtemps souffert ces dernières années. Il est à rappeler que les différents syndicats des opérateurs en pharmacie ont toujours dénoncé le crédit documentaire qui était, selon eux, la principale cause de la rupture des stocks. Le président du Syndicat national des pharmaciens d’officines (Snapo), Messaoud Belambri, avait déclaré à InfoSoir (édition du 03 juillet 2011) que «le Credoc pénalisait les importateurs et sa levée constituait la meilleure solution pour mettre fin à la pénurie des médicaments essentiels».
Il avait expliqué que les importateurs étaient contraints de payer la facture d’importation trois ou quatre mois avant de recevoir la marchandise, ce qui les pénalisait. Même son de cloche chez Amar Ziad, président de l’Union nationale des opérateurs en pharmacie (UNOP) qui avait indiqué que le manque de médicaments enregistré dans les pharmacies était dû à la difficulté d’approvisionnement du marché depuis l’instauration de l’obligation du recours au crédit documentaire, relevant que les entreprises n’avaient pas les moyens de financement.
Il est à rappeler que l’article 69 de la loi du 22 juillet 2009, portant loi de finances complémentaire, stipule que les paiements des importations s’effectuent obligatoirement au moyen du seul crédit documentaire.