Importation de véhicules : la facture s’alourdit

Importation de véhicules : la facture s’alourdit

Chaque année qui passe le business de l’importation des véhicules neufs flambe au nez et à la barbe des autorités. Un marché qui affiche un boom au moment où l’économie algérienne n’a jamais été aussi malade. C’est le triste constat que font ressortir les chiffres effarants du Centre national de l’informatique et des statistiques des douanes (Cnis) rendu public aujourd’hui.

On apprend ainsi que les importations algériennes de véhicules ont poursuivi leur hausse durant les deux premiers mois de l’année 2013 avec 91.891 véhicules importés pour une valeur de 88,82 milliards (mds) de DA.

Les achats à l’international de véhicules par l’Algérie ont augmenté de 23,28% entre janvier et février 2013 par rapport à la même période en 2012, période durant laquelle l’Algérie a importé 74.534 véhicules pour une valeur de 63,72 mds de DA, précise le Cnis. En termes simples, environ six milliards de dollars sont consacrés à l’achat de véhicules neufs au grand bonheur des concessionnaires automobiles qui font des bénéfices incroyables.

L’Algérie a bouclé l’année 2012 par un volume hallucinant de 568.610 véhicules importés pour une valeur de 514,43 mds de DA contre 390.140 véhicules en 2011 (354,16 mds DA). Pour les amateurs des comparaisons, on est face à une hausse de 45,75%… !

Peugeot se taille la part du… lion

Et comme il fallait s’y attendre, le CNIS précise que les constructeurs automobiles français arrivent en tête et se taillent la part du lion de ce gâteau offert par l’Algérie.

Les voitures des deux constructeurs Renault et Peugeot occupent ainsi la tête des véhicules importés par l’Algérie, suivis par les constructeurs coréens.

Le groupe PSA (Peugeot-Citroën) a ainsi, surclassé l’autre constructeur français, le groupe Renault, durant cette période avec 19.622 véhicules vendus pour une valeur de plus de 17 mds DA, contre seulement 17.388 véhicules vendus par ce dernier pour une valeur de 13,73 mds de DA.

Le sud-coréen, Hyundai Motors, a écoulé sur le marché algérien 9.250 unités pour une valeur de plus de 7 mds de DA contre 6.853 unités vendues durant la même période de l’année 2012 pour une valeur de 4,36 mds de DA.

Du fric et à moindres coûts !

En revanche, en 2012 le groupe Renault a vendu 115.502 véhicules pour une valeur de 91,83 mds DA, contre 75.956 unités en 2011, en hausse de 52,06 % en termes de nombre.

La marque Peugeot a occupé en 2012 la 2ème place avec 65.756 voitures (61,75 mds DA) vendus contre 35.130 (32,65 mds DA), en hausse en nombre de 87,18% et de 87,30% en valeur.

Un paradoxe quand on sait toutes les difficultés financières auxquelles font face les deux groupes français chez eux. Le groupe PSA a même menacé de fermer des sites de production à Aulnay-sous-bois alors que Renault a été sauvé par un accord avec le gouvernement français.

Il ne faut donc pas se réjouir de ces chiffres qui nous renseignent inversement sur la «santé» de l’économie nationale dépendante quasi totalement de l’étranger.

Il va sans dire que ce sont des devises algériennes qui vont directement dans les comptes de ces concessionnaires qui plus est, ne font aucun effort pour satisfaire en matière de service après vente pour le client algérien.

Il est à se demander à quoi servirait une usine Renault en Algérie puisque la marque au Losange s’en met plein les poches à moindres coûts.