L’Algérie a officiellement ouvert la voie à l’importation de veaux vivants en provenance d’Uruguay. Les deux pays viennent de signer un protocole sanitaire spécifique, approuvé en février dernier, qui définit les conditions d’exportation de bovins entiers.
Cette décision intervient alors que l’Algérie, présentée comme le pays avec la plus forte capacité d’achat d’Afrique du Nord, cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement face à des difficultés rencontrées avec ses fournisseurs traditionnels en Europe.
Le protocole signé entre les autorités vétérinaires des deux nations établit les règles sanitaires pour les expéditions. Il précise que les échanges porteront exclusivement sur des veaux entiers, des mâles, affichant un poids compris entre 250 et 300 kilogrammes. Cette validation technique était l’étape indispensable pour permettre les premiers envois.
Fernando Fernández, directeur de la société exportatrice uruguayenne Ganosan, a confirmé cette avancée. « L’Algérie sera de nouveau opérationnelle, un nouveau protocole sanitaire a été refait », a-t-il déclaré. Soulignant la réouverture effective de ce marché.
Protocole Algérie – Uruguay signé : la puissance d’achat algérienne attire les exportateurs
Du point de vue uruguayen, l’Algérie représente un débouché commercial majeur. Fernando Fernández la décrit comme le marché « le plus important d’Afrique du Nord ».
Il justifie cet intérêt par la forte puissance économique algérienne, qu’il attribue en partie aux revenus pétroliers. D’ailleurs, les exportateurs uruguayens considèrent déjà l’Algérie comme leur principal marché pour les produits laitiers.
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L’importation de bétail vivant n’est pas une nouveauté pour l’Algérie, qui entretient des échanges traditionnels avec plusieurs pays européens. Mais selon l’exportateur, des problèmes de volume et des difficultés sanitaires avec des fournisseurs comme l’Allemagne, l’Autriche ou la Roumanie ont conduit l’Algérie à chercher des alternatives.
Importation de veaux vivants : l’Uruguay, un fournisseur de niche face à la concurrence
Si le Brésil est parfois mentionné comme un concurrent potentiel sur le marché algérien, Fernando Fernández tempère cette hypothèse. « On dit que le Brésil serait également éligible, mais ce n’est qu’une rumeur ; cela ne peut pas encore être confirmé », a-t-il commenté.
L’Uruguay mise sur sa réputation pour se positionner. L’expertise du pays en matière d’élevage et la qualité de son cheptel sont perçues comme des atouts face à d’autres acteurs.
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L’exportateur compare la situation à celle du marché turc, un partenaire historique et bien établi pour l’Uruguay. Avec lequel l’Algérie ne pourrait rivaliser en termes de volume. Le facteur prix reste cependant un défi pour les exportateurs uruguayens, reconnus pour leur production haut de gamme.
La signature de ce protocole marque une étape concrète dans la diversification des sources d’approvisionnement de l’Algérie en bétail.
Elle consolide également la position de l’Uruguay comme fournisseur spécialisé sur les marchés internationaux. Les prochaines semaines permettront de mesurer l’impact de cet accord sur les flux commerciaux effectifs entre les deux pays.