Selon les Douanes algériennes les importations de produits pharmaceutiques ont enregistré un rebond à 1,70 milliard de dollars durant les onze premiers mois de 2011 contre 1,45 milliards durant la même période en 2010, en hausse de 17,63%, malgré une baisse en novembre dernier.
Par contre, les importations des médicaments ont connu une baisse en valeur de 5,42% en novembre 2011 et par rapport au même mois de l’année dernière. Elles sont passées de 182,93 millions de dollars à 173,02 millions de dollars, selon les chiffres provisoires du Cnis. La facture des médicaments à usage humain reste la plus importante avec 1,63 md usd durant les onze premiers mois de 2011contre 1,39 md usd à la même période en 2010, précise le centre. Les produits para- pharmaceutiques viennent en seconde position avec 53,03 millions usd contre 37,95 millions usd durant la même période de référence déjà évoquée. Pour les médicaments à usage vétérinaire, les achats se sont établis à 19,65 millions usd durant les onze premiers mois 2011 contre 17,49 millions usd à la même période en 2010.
La hausse de la facture des médicaments durant cette période est le résultat d’importantes quantités importées entre juin et octobre par les quelque 60 opérateurs présents sur le marché national, expliquent les professionnels qui relèvent que la hausse n’a pas été seulement en valeur mais également en quantité.
La hausse des prix sur le marché international pour certains types de médicaments à base de molécules encore protégées par le droit de propriété a également contribué à la progression de cette facture. Pour corriger les nombreux dysfonctionnements du marché national du médicament, notamment ceux observés au 3e trimestre 2011, et organiser le secteur, l’importation des produits pharmaceutiques sera dès 2012 soumise à un contrôle rigoureux, selon le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Le secrétaire général du ministère de la Santé M. Abdallah Bouchnak a déclaré que, «Nous sommes en train de mettre toutes les balises pour réguler le marché du médicament, dont un contrôle rigoureux au niveau des ports et aéroports par des pharmaciens formés en la matière.»
En effet, M. Ould Abbès a auparavant déclaré que la facture annuelle des médicaments, avoisinait 2,5 milliards USD soulignant que cette facture a été gonflée par les importateurs induisant, des pertes au Trésor public au profit des laboratoires étrangers.
Il a cité certains médicaments importés par le groupe Saidal à un prix inférieur à celui des importateurs privés précisant que le ministère de la Santé a entamé des négociations avec les laboratoires qui fabriquent ces médicaments et est parvenu à une réduction de leurs prix. L’intervention du ministère, a-t-il estimé, pour négocier le prix répondait au souci de préserver la santé du citoyen et la protection des deniers publics.
Pour l’année 2012, les programmes d’importation de produits pharmaceutiques ont été délivrés aux opérateurs concernés, au cours d’une réunion organisée à la mi-novembre dernier, rappelle-t-on. Le ministère de la Santé a souligné qu’à la faveur des programmes d’importation, chaque producteur s’engage à importer les quantités autorisées dans les trois mois qui suivent la délivrance de ces programmes, conformément au cahier des conditions techniques à l’importation. Selon la même source, l’importateur est tenu de fournir mensuellement l’état de ses stocks commerciaux.
En 2010, la facture des importations algériennes des médicaments a baissé de près de 5%, soit la plus importante depuis la décision prise en janvier 2009 par le gouvernement d’interdire l’importation des médicaments fabriqués localement. La facture des importations des médicaments a fléchi de 4,66%, passant à 1,66 milliard de dollars en 2010, contre 1,74 milliard de dollars (2009) et 1,86 milliard de dollars (2008).
L’Etat a économisé 94 millions de dollars de surfacturations depuis début 2011
Ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès a déclaré à l’issue d’une réunion avec des experts cliniciens (chefs de service dans les CHU) portant sur l’autorisation de mise sur le marché des nouveaux médicaments, que «l’Etat a économisé 94 millions de dollars de surfacturations depuis début 2011, grâce aux nouvelles mesures de contrôle du marché du médicament.» M. Ould Abbès, a mis l’accent sur la nécessité d’élaborer une nouvelle nomenclature nationale des produits pharmaceutiques dans le but d’organiser le secteur et le marché national, soulignant l’importance d’une telle nomenclature, nécessaire pour l’organisation du marché national du médicament, confronté à de nombreux dysfonctionnements.
Le ministre a fait savoir que «cette démarche est destinée à opérer un toilettage de la nomenclature actuelle qui comprend quelque 6.800 produits, jugeant ce nombre anormalement élevé.»
W. B.