Alors que les turbulences géopolitiques mondiales redessinent en profondeur les chaînes d’approvisionnement, l’Algérie opère un virage tactique majeur en direction de son continent pour les matières premières.
La stratégie n’est plus seulement une question de diplomatie ou de solidarité panafricaine, elle devient un impératif économique crucial. Le gouvernement algérien, poussé par les besoins grandissants de son secteur industriel en plein essor, active résolument le levier du partenariat sud-sud.
Cela permettra de sécuriser l’accès à des matières premières vitales, de diversifier ses sources d’approvisionnement Ainsi que de bâtir avec ses voisins africains une alliance économique mutuellement bénéfique. Le terrain de jeu de cette nouvelle ambition ? La prochaine Foire commerciale intra-africaine IATF 2025, qui s’annonce déjà comme le catalyseur de cette nouvelle donne.
Matières premières : le pacte gagnant-gagnant entre l’Algérie et l’Afrique
La vision algérienne se construit sur plusieurs fondements solides. La proximité géographique avec de nombreux pays africains n’est plus perçue comme une simple donnée cartographique. Mais comme un atout logistique et économique de premier ordre.
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En outre, les coûts de transport sont réduits, les délais de livraison raccourcis et la réactivité face aux fluctuations du marché s’en trouve décuplée.
En parallèle, le continent regorge de ressources encore sous-exploitées qui correspondent point par point aux besoins de l’industrie nationale en pleine diversification. Ainsi, il ne s’agit plus de simples intentions, mais d’une feuille de route pragmatique où la complémentarité économique prime.
Les secteurs clés ciblés par Alger et les retombées attendues
L’accent sera mis en priorité sur des filières stratégiques pour le développement du pays. Le secteur pharmacologique et celui de l’agroalimentaire arrivent en tête de liste. La sécurité sanitaire et alimentaire sont des priorités absolues. Et s’approvisionner en principes actifs ou en matières premières agricoles auprès de partenaires africains offre une alternative viable aux circuits traditionnels.
Viennent ensuite les produits agricoles bruts ou semi-transformés. Ainsi que les matières premières issues de l’élevage, comme les peaux et la laine, essentielles pour dynamiser des industries locales telles que le textile ou la maroquinerie.
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En effet, cette réorientation vers le sud n’est pas un simple changement d’adresse fournisseur. Elle s’inscrit dans une stratégie globale de diversification à double détente ! Diversification des partenaires commerciaux pour réduire une dépendance trop forte à certains blocs économiques et diversification des débouchés pour les produits algériens.
Par ailleurs, sur le plan logistique, cela simplifie les chaînes d’approvisionnement, les rendant moins vulnérables aux crises internationales. Économiquement, cela représente une opportunité de réaliser des économies substantielles. De plus, ça permet de renforcer la compétitivité des entreprises algériennes. En leur offrant un accès à des matières premières à meilleur coût.
IATF 2025 : le tremplin concret pour des contrats gagnant-gagnant
Les préparatifs battent leur plein au Palais des expositions des Pins maritimes à Alger pour accueillir, du 4 au 10 septembre, la 4e édition de la Foire commerciale intra-africaine IATF 2025. Cet événement majeur est plus qu’une vitrine ! Il est perçu par les autorités et le secteur privé algérien comme la plateforme idéale pour concrétiser cette stratégie.
En somme, les entreprises algériennes y voient une opportunité unique de négocier en face-à-face, de décrocher des contrats d’approvisionnement directs. Ainsi que de bâtir des partenariats durables avec leurs homologues du continent. C’est ici que les discours se transforment en deals.