L’Algérie importe 17% de la production mondiale de poudre de lait et est classée deuxième après la Chine.
Ce qui représente une facture d’un milliard à 1,04 milliard de dollars (USD), rien que pour les huit mois de l’année en cours. «C’est un chiffre connu depuis bien longtemps. C’est un échec pour nous, car une politique a été mise en place depuis 2007, justement pour réduire cette facture qui pèse trop lourd sur les finances algériennes, mais qui n’a rien apporté», a déploré d’emblée Abdelouaheb Ziani, président de la fédération agro-alimentaire qui intervenait ce mercredi matin sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale.
«S’il y a lieu de faire un constat de sept ans de travail entre la filière lait et les autres intervenants, tels que le ministère de l’Agriculture et le département du Commerce. Pour lui, on continue de tourner autour des mêmes questions de savoir qui doit faire quoi et que doit-on réellement subventionner et/ou devrait-on de continuer de subventionner pour tous les Algériens ?», a-t-il ajouté assurant d’autre part que ce sont autant de questionnements que «nous avons soulevés mais sans avoir aucune réponse». En parallèle, cette facture continue d’augmenter encore car, «vu la cherté d’autres produits comme les viandes rouges, les Algériens se rabattent directement sur le lait afin de remplacer certains aliments hors de portée», a souligné Abdelouaheb Ziani. Autrement dit, beaucoup reste à faire en termes de la mise en place d’une véritable politique nationale de production de lait cru. «On est certes passés de 150 millions de litres/ an à 450 millions, mais c’est insuffisant, d’autant que ces chiffres ne représentent que 20 % des quantités importées », s’est-il désolé. Alors que faire afin d’inverser la donne ? Pour l’invité de la Chaîne III, il est question d’investir, même s’il le faut à l’extérieur, pour s’assurer une bonne production nationale de la poudre du lait au lieu d’ouvrir de nouvelles unités laitières comme ce fut le cas la semaine écoulée à Rouïba. «Il est impératif d’aller vers la productivité du lait cru et doubler le nombre de vaches existantes. Des unités de séchage devraient être installées dans les bassins laitiers», a-t-il plaidé, insistant sur le fait de cesser de subventionner pour les 40 millions d’Algériens. «Faisons-le seulement pour les pères de famille disposant d’un salaire trop bas. On ne doit pas aider les riches. Cela se fait dans tous les pays du monde», a-t-il dit à ce propos.
F. H.
