Importation de concentré de tomate de Chine et de Dubaï : Les professionnels disent non

Importation de concentré de tomate de Chine et de Dubaï : Les professionnels disent non

cd187268ba26538f8ebe609cf35cbd2e_L.jpgLa filière de la tomate industrielle, tant défendue par les transformateurs et les agriculteurs, est brisée par des importations en provenance notamment de Chine et de Dubaï.

 

Ces intervenants d’une filière qui tend à assurer les besoins nationaux à court terme lancent un appel de détresse aux deux ministres de l’Agriculture et de la Pêche pour intervenir et stopper ces importations d’un produit qui est parfois contrefait. Des agriculteurs et des conservateurs, rencontrés lundi à Guelma en marge d’une journée thématique intitulée «Pour un développement du potentiel agricole en vue de la sécurité alimentaire», ont dénoncé la poursuite de l’importation de concentré de tomate de Chine dans des fûts, alors que la production nationale en tomate industrielle destinée à la transformation est suffisante pour couvrir les besoins des conserveries. S’il y a réellement besoin, l’importation doit être limitée en quantité pour combler le déficit uniquement et non inonder le marché par un produit d’origine «douteuse», s’est révolté l’un des agriculteurs qui emploie plus de 200 agriculteurs. Ils réclament l’application des décisions du gouvernement relatives à la substitution des importations par la production nationale. «Nous faisons des efforts pour améliorer les rendements tandis que d’autres nous cassent par l’importation du triple concentré de Chine», a déploré un agriculteur qui dénonce des transformateurs censés favoriser la production locale de qualité. Selon lui, les consommateurs ignorent qu’ils achètent un produit importé de Chine, car les conserveurs qui transforment le triple concentré en double concentré n’indiquent pas sur leurs emballages la provenance de leur matière première. En principe, enchaîne un transformateur, «la traçabilité du produit doit être une condition» pour permettre aux consommateurs de choisir. Les intervenants de la filière ont plaidé pour des mesures à même de permettre à la filière d’évoluer davantage.

L’association relancée en janvier 2016

En se référant aux déclarations des ministres et même du Premier ministre à propos de la limitation des importations, ils ont suggéré un traitement pour la filière tomate similaire à celui du ciment, qui connaît une hausse constante en matière de production. «Les fonds transférées à l’étranger pour l’importation doivent être investis en Algérie», ont-ils indiqué, réclamant une meilleure organisation de la filière qui couvre actuellement 80% des besoins nationaux. Concernant le volet organisationnel, les transformateurs se préparent pour relancer l’Association des conserveurs de la tomate (Actom) le 15 janvier 2016, a annoncé un conserveur de Guelma.

Par ailleurs, la rencontre organisée par le groupe Benamor a été précédée la veille par une autre qui a réuni les intervenants de la filière et des responsables du ministère de l’Agriculture pour proposer des solutions aux problèmes du secteur. Mohamed Laïd Benamor, PDG du groupe, a fait part des recommandations qui seront transmises au Premier ministre et au ministre de l’Agriculture. Parmi elles figure la nécessité d’établir une coordination entre les agriculteurs et les transformateurs. Il est question aussi de la levée des obstacles pour l’importation de la semence. Benamor a ajouté que les intervenants demandent aussi le renforcement de la mécanisation agricole, surtout que seuls 15 appareils sont déployés pour la cueillette.

K. S