Même le café est touché par l’évasion fiscale en Algérie. Une astuce plutôt détournée est inventée par certains importateurs pour éviter les taxes douanières, causant par conséquent un manque à gagner «important» au Trésor public, au-delà du caractère illicite de la procédure.
Certains importateurs évitent de préciser la qualité et la marque du café importé pour échapper aux taxes douanières, signale-t-on. Explications. Le café de marque Arabica sur le marché mondial est plus cher que le Robusta.
Les taxes douanières imposées au café de la marque Arabica sont aussi plus importantes que celles de la marque Robusta. Certains importateurs de café de marque et qualité Arabica évitent de déclarer l’importation de cette marque, ne précisant ni la qualité ni la marque.
Des «autorisations d’entrée de produit» permettent à l’importateur de faire entrer en territoire national la marchandise importée sans payer de taxes spécifiques.
Selon un dossier en possession des services de sécurité, sur nombre de ces autorisations, il est seulement mentionné «café vert» dans la case réservée à la présentation du produit importé. Le but étant de ne pas préciser qu’il s’agit de café Arabica, et, de ce fait, éviter les taxes douanières y afférentes.
Cette évasion fiscale est favorisée, selon le dossier, par le «mutisme observé par la direction du Commerce qui devrait, selon la réglementation en vigueur, exiger de l’importateur concerné de préciser la marque et la qualité du café importé, à travers la présentation d’un rapport de laboratoire identifiant la qualité et la marque de la marchandise».
L’absence de contrôle de la Direction du commerce et des parties concernées encourage, selon nos sources, ce trafic et cette évasion fiscale.
Mounir Abi