Importateurs,distributeurs d’hôpitaux dans son viseur,Ould Abbès tire à vue

Importateurs,distributeurs d’hôpitaux dans son viseur,Ould Abbès tire à vue

Certains importateurs de médicaments sont menacés du retrait de leurs agréments

Cette nouvelle sortie du ministre de la Santé démontre que ce secteur est gravement malade.

C’est le nettoyage de printemps chez Ould Abbès! Après avoir suspendu 46 directeurs d’hôpitaux et menacé les importateurs du retrait de leurs agréments, le ministre de la Santé a ordonné, ce jeudi, une enquête sur les distributeurs de produits pharmaceutiques. Pour la troisième fois en une semaine, Ould Abbès s’est pris au jeu des révélations. Les unes plus graves que les autres! Cette foi-ci c’est les distributeurs qui sont dans le collimateur du ministre. Ce dernier a affirmé en marge d’une séance du Conseil de la Nation, avoir chargé 30 inspecteurs d’enquêter sur les distributeurs dont certains «stockent les médicaments dans l’attente de leur rareté sur le marché ou d’une forte demande». Ces distributeurs sont, selon lui, attirés par l’appât du gain au détriment du malade. Aussi, le ministre a réitéré sa détermination à combattre la corruption dans le secteur, précisant que son ministère a réussi, il y a deux ans, à «interdire le transfert de 250 millions de dollars à l’étranger dans le cadre de la surfacturation des importations des matières premières pour la fabrication des médicaments». Encore une fois donc, Ould Abbés met au grand jour le comportement de certains acteurs du secteur de la santé qui spécule sur le dos des patients. Cette nouvelle révélation démontre que ce secteur, dont les enjeux économiques sont pharaoniques, est gravement malade. Quand les enjeux financiers sont importants, la santé des citoyens passe donc en second. C’est ce qui a poussé le ministre a ordonner cette nouvelle enquête qui complimentera celle qui a déjà été faite sur les importateurs de médicament. Ould Abbès est donc en train de s’attaquer aux lobbys pharmaceutiques, un par un, dans l’espoir de faire tomber toute la chaîne qui se nourrit de ce trafic. Mais au rythme de ces révélations, il semblerait que le ministre serait dans l’obligation de revoir toute la chaîne de la santé…! Les trafic semblent toucher toutes les parties de cette chaîne. Ce qui rendra la tâche du ministre des plus compliquées, même s’il se dit déterminé à mettre fin à ces «crimes» à l’encontre des malades quoi que cela lui en coûtera. Dans une précédente déclaration il avait même dit mettre sa personne en jeu pour mettre fin à ces agissements qui mettent en péril la santé des Algériens. «Je mets ma personne en jeu…et je vous assure, j’ai la peau dure!», avait-il lancé en direction des «suceurs de sang» pour ce qui sonnait comme une déclaration de guerre. Une chose est en tout cas sûre, Ould Abbès a, cette fois-ci, véritablement déclaré la guerre à la mafia du médicament. Les déclarations qu’il a faites tout au long de cette semaine en sont la meilleure preuve. La dernière semaine de mars est donc la semaine de la guerre pour le ministre. Toutefois, cette guerre est loin d’être gagnée, elle ne fait que commencer. Les lobbys qui semblent avoir dicté leur loi depuis plusieurs années n’ont pas dit leurs dernier mot. Ould Abbès devra donc être sur ses gardes s’il veut réussir là où ses prédécesseurs ont échoué… Les choses en tout cas semblent aller vers la bonne voie, reste à savoir s’il elle arrivera à bon terme? Mais une chose est certaine: le grand nettoyage doit être fait dans le secteur de la santés surtout quand on entend les déclarations du ministre en charge du secteur. La détermination du ministre réussira-t-elle à combattre l’argent des lobbys? Réponse, le 21 avril… (la date qu’a annoncée le ministre comme celle de la fin de la crise du médicament, Ndlr).