C’est confirmé. Les inquiétudes des importateurs privés de blé sont fondées. Désormais, tout importateur se verra imposer une taxe de 200 dollars pour chaque tonne de blé dur importée, apprend-on de sources concordantes. Cette taxe est rétroactive à partir du 1er août dernier.
La Loi de Finances Complémentaire LFC2010 a institué en effet une taxe sur le blé dur- importé à un prix inférieur au prix de régulation, fixé par le gouvernement. Cette taxe est à la charge des importateurs, a précisé le texte. Le blé dur importé à un prix égal ou supérieur au prix de régulation «n’est pas soumis à cette taxe».
Les importations de blé dur par l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) sont exonérées de cette taxe. Cette mesure est destinée à protéger la production nationale de blé dur dont la récolte est excédentaire en 2009 et en 2010.
Elle ambitionne aussi à empêcher les importateurs privés d’inonder le marché par du blé dur importé à un prix inférieur à celui du blé local qui bénéficie de subventions de l’Etat, pour relancer la production céréalière et réduire la facture d’importation des produits alimentaires La semaine dernière, les services des douanes ont appliqué la nouvelle loi complémentaire taxant les importations de blé dur en fixant comme le prix référence de régulation au prix réel de soutien de 4.500 DA le quintal.
Les importateurs /transformateurs ont été stupéfaits par l’application de ce taux référentiel qui fait référence au prix plafond de blé subventionné en Algérie et non au prix de cession aux fabricants de 2.280 DA, le véritable prix de régulation. Ils dénoncent que cette loi «coercitive» et cette taxe ont été appliquées «sans que l’Etat nous consulte», déplorent-ils. Les importateurs ont indiqué que «on a été contraints d’importer, car nos unités ne sont approvisionnées qu’à 10% de leurs capacités par l’OAIC.
Nous avons attendu l’adoption de la loi complémentaire qui indique que le blé importé est taxé par rapport au prix de régulation (2.280 DA), ce qui est correct et honnête pour ordonner l’embarquement de nos bateaux dont le marché a été laborieusement négocié aussi bien pour les prix que pour la qualité sur la place de New York, et voilà que la douane nous ressort une autre interprétation».
Les premières répercussions ont été enregistrées sur le marché, tels que les pâtes et le couscous dont les prix de gros ont grimpé et ont un bon substantiel de 15 voire 25 DA. D’autres répercussions sont attendues, notamment pour les aliments de bétail et le prix de la volaille.