Importateurs de médicaments: La crise va durer

Importateurs de médicaments: La crise va durer

Le programme d’importation des médicaments demeure bloqué au niveau du ministère de la Santé.

Les blocages persistent toujours en ce qui concerne l’importation de médicaments. Les opérateurs mettent en avant le fait que les délais liés à la passation des commandes ainsi que les contraintes logistiques incompressibles d’acheminement des produits conduiront dans de nombreux cas, «à une perturbation du marché dans les prochains mois». Ainsi, seulement 70% des programmes de 2017 ont été délivrés par le ministère avec beaucoup trop de retard, a-t-on appris de source sûre.

Depuis les critiques du ministère sur la médiatisation de l’affaire, les opérateurs restent discrets mais l’on a pu apprendre que les délais liés à la passation des commandes auprès des fournisseurs ainsi qu’aux contraintes logistiques incompressibles d’acheminement des produits conduiront dans de nombreux cas, «à une perturbation du marché dans les prochains mois».

Pour le programme restant, le ministère de la Santé exige des opérateurs de baisser les quantités. En ce qui concerne les produits contenus dans ces exigences sur le programme d’importation figurent des produits comme les lotions nasales d’origine marine considérées comme des produits de luxe.

«Une démarche qui ne trouve aucune explication raisonnable, sachant que l’enveloppe allouée est faible» et notre source ajoute que «l’autre bévue du département de la santé consiste à allouer des parts de marché aux opérateurs de manière anarchique dont le cas des bandelettes et l’insuline». «Comment donc en est-on arrivé là dès lors que les autorités officielles avaient pris l’engagement de garantir l’approvisionnement régulier du marché considéré à juste titre comme sensible et prioritaire et ne devant en aucune façon être affecté par les difficultés financières conjoncturelles que traverse l’économie du pays?», s’interroge notre source.

La tension sur le marché sera perceptible encore des mois durant et touchera aussi les produits hospitaliers, sachant que pour de nombreux produits essentiels, la rupture est totale et dure depuis quelques semaines, est-il souligné. Ceci laisse les patients concernés dans une situation pénible et sans aucune autre solution que d’acheter le médicament de l’étranger pour les plus nantis. On avertit qu’au niveau des hôpitaux, la tension atteindra son comble incessamment car les opérateurs retenus dans le marché ne verront leur programme libéré qu’après l’élaboration du bon de commande par la PCH. Entre le choix du soumissionnaire, la délivrance du bon de commande et l’obtention du programme, s’écoulera entre cinq et sept mois.

«La gestion rigoureuse a volé en éclats au profit d’une gestion approximative et improvisée d’un marché aussi sensible que celui du médicament», a-t-on ajouté.

En février dernier, le directeur général de la pharmacie et des équipements de santé au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Hamou Hafedh, a affirmé que tous les programmes prévisionnels d’importation de produits médicamenteux finis, ceux relevant strictement des médicaments importés, ont été libérés dans les délais.

Hafedh a estimé qu’il ne faut pas réduire la disponibilité des médicaments au seul médicament importé, rappelant que les programmes d’importation sont soumis à une réglementation et que la tutelle veille à son application.

Réfutant l’existence d’une pénurie de médicaments essentiels, il a estimé cependant possible qu’un médicament soit indisponible pendant une certaine période, mais qu’il soit disponible sous une autre marque commerciale.