Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, a annoncé, à partir de Béchar, où il accompagnait le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, la tenue, dimanche, d’une réunion avec l’ensemble des représentants des secteurs concernés par le phénomène des rapts d’enfants pour l’examen des différents aspects opérationnels de prévention et de lutte contre ce type de crime. Ainsi, les institutions de la sûreté et de la gendarmerie nationale, qui disposent de moyens pour résoudre ce type de criminalité, seront la clé de voûte de cette stratégie visant à faire échec aux tueurs et aux violeurs d’enfants. .
De même, selon le ministre, seront examinés, au cours de cette rencontre, les différents aspects psychologiques de prévention et de lutte. Le phénomène de kidnapping d’enfants est «une question qui nous préoccupe énormément», a déclaré, samedi, Daho Ould Kablia, précisant que «beaucoup d’affaires de ce type ont été élucidées par les services de sécurité».
Depuis quelques mois, le rapt d’enfants, suivi de viol, puis d’assassinat est devenu un sport national pour les dépravés et les délinquants de tous acabits, et un gros souci social pour les parents qui s’échinent, désormais, à préserver leurs enfants des mains criminelles.
Un nouveau phénomène criminel qui prend dangereusement forme et incite à trouver la solution dans l’immédiat car, au niveau de la famille algérienne, c’est carrément la panique, amplifiée par des rumeurs focalisant sur des détails aussi horribles et invraisemblables que le prélèvement d’organes, la sorcellerie ou, encore, le crime pour des besoins d’exorcisme, de sort et de maléfice.
Evidemment, ce ne sont là qu’affabulations, mais puisque des rapts sont commis, la voie est ainsi dégagée pour toute sorte d’alarme. Maintenant, c’est à l’Etat qu’incombe le devoir de sécuriser les enfants quand ils sont loin de chez eux. Car, c’est l’Etat qui tergiverse face à ces milliers de jeunes qui, poignards et épées entre les mains, terrorisent les quartiers et menacent la sécurité des gens.
On les voit, de jour comme de nuit, rouler mécanique, tout en proférant des insanités à la face de filles et de femmes et en bravant policiers et gendarmes, considérant la prison comme un aboutissement à leur «rejla» déplacée, comme s’il s’agissait non pas d’une peine humiliante mais bien au contraire d’une réussite, digne d’en faire étalage.
Les quartiers populaires et les villages à la périphérie de grandes villes ont été livrés aux jeunes voyous, petits délinquants aspirant à devenir caïds. Le Rivotril, comprimé psychotrope appelé «Mme Courage», pour l’exubérante sensation qu’il procure, fait florès, poussant à tous les excès.
La zetla-connexion fait des ravages. L’absence d’éducation sociale et de morale à même de brider les instincts basiques est un acte coupable.
Un enseignement aléatoire formant des incultes bilingues fiers de l’être. Des brèches ouvertes dans le commerce informel et le microcrédit, poussant les jeunes à privilégier le gain facile et rapide et tourner le dos à la patience et à la valeur civilisatrice et civilisationnelle du travail et à l’argent gagné à la sueur du front.
Voilà, en gros, les sources du mal qu’il faudrait combattre par un retour à des valeurs sociales, morales, religieuses, qui avaient fait que nos parents, avant l’indépendance comme après, jusqu’à la fin des années soixante-dix, pouvaient se permettre de voyager partout dans le pays, de nuit comme de jour, sans se prémunir ni penser à le faire contre quelque danger que ce fut, tellement la sécurité était un acquis social, voire national…
Par Fayçal Oukaci