Importante découverte de gaz près d’In Amenas ,Repsol pour faire oublier Tiguentourine

Importante découverte de gaz près d’In Amenas ,Repsol pour faire oublier Tiguentourine

La découverte de l’espagnol Repsol de gaz naturel, l’une des plus importantes de ces dernières années, à une soixantaine de kilomètres au sud du site gazier de Tiguentourine, à In Amenas, a une portée doublement appréciée.

D’abord technique puisqu’elle est considérée comme “très importante” tant sur le plan du débit que des réserves mais également symbolique intervenant quelque 80 jours après la prise d’otages sanglante dans la région. Aux lendemains de l’attaque terroriste, l’Algérie s’est retrouvée confrontée aux hésitations des compagnies pétrolières mondiales de réinvestir la région pour raison de sécurité.

Cette découverte dans un bloc situé au sud-est d’Illizi intervient après celle de novembre dernier, dans le même bloc, et qualifié alors d’importante avec un flux de gaz de 107 000 m3 par jour. Repsol a déclaré que des tests préliminaires ont produit un flux de gaz de 235 000 m3 par jour, soit plus du double du taux du bloc découvert en novembre dernier. La prochaine étape sera consacrée aux travaux d’appréciation, qui débuteront dans quelques mois, pour évaluer les réserves, ce qui rendrait l’installation d’une usine de production de gaz à grande échelle plus viable commercialement.

L’existence de réserves importantes d’hydrocarbures gazeux dans le Sahara central et occidental est connue depuis longtemps ; leur exploitation se heurtait notamment à la question de la rentabilité relative des investissements à consentir. Jusqu’à un passé récent, toutes les infrastructures de traitement et d’évacuation des hydrocarbures étaient concentrées à l’est du domaine minier algérien. Rappelons que Repsol détient 25,7% de ce bloc, l’italien Enel 13,5%, GDF Suez (France) 9,8% et Sonatrach 51%. Cette découverte confirme l’embellie relationnelle entre le groupe espagnol et Sonatrach au cœur d’une bataille juridique sur le contrat de Gassi Touil il y a un peu plus de cinq ans. Repsol est considérée comme l’une des deux compagnies espagnoles impliquées dans “le désastre industriel” du complexe gazier intégré de Gassi Touil, une association qui devait déboucher sur la mise en gaz en novembre 2009. Repsol détenait 48% des parts à Gassi Touil, Gas natural 32% et Sonatrach 20%. L’arbitrage international a débouté les deux compagnies espagnoles plaignantes suite à la résiliation du contrat par Sonatrach en septembre 2007.

Sonatrach et Gas natural avaient, de leur côté, mis fin à leur litige en juin dernier dans un accord qui permettait également à Sonatrach de prendre une participation de 3,8% dans le capital de Gas natural. Repsol reste ainsi très active en Algérie malgré ces péripéties. Sonatrach avait également buté, de son côté, sur une obstruction de Repsol lorsqu’elle a tenté d’augmenter sa participation dans le gisement gazier de Camisea au Pérou. Cette coopération retrouvée a connu son apogée avec l’approbation par Alnaft du plan de développement de six gisements gaziers situés à Reggane Nord pour un montant de près de 3 milliards de dollars. L’association est dominée par Sonatrach qui en contrôle 40% des parts. Le second partenaire, Repsol, en détient 29,25%, puis le groupe allemand RWE DEA 19,5% et le groupe italien Edison 11,25%.

S. O.