Importation automobile: le blocage persiste et les opérateurs menacent

Importation automobile: le blocage persiste et les opérateurs menacent

Le dossier de l’importation automobile en Algérie s’est de nouveau immobilisé face au ras-le-bol des opérateurs activant dans le secteur. Du côté du ministère de l’Industrie, c’est le black-out total, ce qui complique davantage la tâche des concessionnaires, qui font face désormais à des problèmes avec les maisons mères.

Face à une activité totalement à l’arrêt, l’ensemble des opérateurs exerçant dans le secteur ne cessent de demander des explications. Du côté de la tutelle, aucune information pouvant faire avancer le dossier n’a été communiquée officiellement depuis plusieurs mois. Pour un opérateur rapporté ce mardi anonymement par le quotidien El Watan, la situation devient intenable. « On se moque de nous non pas au niveau du ministère de l’Industrie, mais au niveau national », a-t-il dénoncé.

Se disant être prêts à travailler même avec le cahier des charges de l’ancien ministre Ait Ali, élaboré il y a une année, qui pourtant « ressemblait plus à celui de Bouchouareb qu’à quelque chose de neuf », l’interlocuteur affirme : « Nous avions tout de même décidé de travailler. Nous avions fait entendre nos droits via la presse et nous avons été entendus, nous avions même espéré ».

Or, l’opérateur ajoute la que situation n’est pourtant pas débloquée à ce jour. Après avoir « gaspillé des milliards et des milliards durant toute une année pour enfin pouvoir entamer le travail », souligne-t-il, « nos dossiers et notre activité sont ballottés de ministre à ministre et de tiroir en tiroir ».

À ce propos, il soulève la question des maisons mères qui risque de ne plus prendre au sérieux les demandes des concessionnaires. « Comment des maisons-mères peuvent-elles prendre au sérieux nos demandes et requêtes ? », s’est-il, en effet, demandé.

« Le véritable fiasco de la fabrication et de l’assemblage »

Même situation du côté du Comité interministériel qui n’a encore accordé aucun agrément alors qu’il a tenu pas moins de trois réunions de traitement des dossiers depuis son installation. À noter que lors de sa deuxième rencontre, ce même Comité a formulé une série de réserves pour des opérateurs qui étaient déjà en activité. Depuis, rien de nouveau.

Visiblement exaspéré par la situation, ainsi que tous ces collègues, l’opérateur interrogé par El Watan n’a pas hésité à passer en revue les échecs cuisants des expériences de la fabrication et du montage automobile, soulignant qu’il ne s’agit que « d’un véritable fiasco ». « Les devises qui ont été perdues ne reviendront jamais, et alors qu’à une certaine époque, un groupe d’hommes profitait des deniers pétrodollars, d’autres opérateurs ont subi la malchance de plein fouet », a-t-il ajouté.

Tout ça pour rappeler « qu’en 2017, l’importation a été stoppée au profit des Oulmi et Tahkout faisant du remontage en usine ici en Algérie alors que les voitures étaient toutes démontées chez des spécialistes du CKD et SKD en Europe et en Asie ».

Des opérateurs menacent de quitter le secteur

Alors que le blocage perdure à tous les niveaux, les choses se développent, en revanche, à contre sens dans les coulisses. En effet, des maisons mères, principalement asiatiques, ont tout décidé de rompre leur contrat avec l’opérateur de droit algérien. Ceci intervient pour cause « que l’Algérie est un pays instable et qu’il n’est plus possible de travailler ici ».

Du côté des opérateurs algériens, plusieurs d’entre eux ont décidé eux-mêmes d’arrêter toute activité à compter du début du mois prochain. Selon des sources citées par le même journal, il s’agit d’une décision collective.

« Nous avons décidé d’agir ainsi de notre bon vouloir avant que le constructeur avec qui nous avons des contrats ne nous lâche comme de vulgaires chiffons », indique-t-on encore.