Implantation du complexe pétrochimique de Béjaia, On prospecte un nouveau terrain à Beni Ksila

Implantation du complexe pétrochimique de Béjaia, On prospecte un nouveau terrain à Beni Ksila

L’assiette de terrain sur laquelle sera érigé ce projet éminemment structurant est de 220 ha

Le chef de l’exécutif de la wilaya de Béjaïa a écarté toute éventuelle délocalisation du projet, se contentant de souligner qu’il s’agit de «mesure préventive».

Une commission mixte, dont la composante n’a pas été définie, était avant-hier à Beni Ksila dans une entreprise de prospection d’un nouveau terrain en mesure d’accueillir le complexe pétrochimique dont a bénéficié la wilaya de Béjaïa, voilà plus de deux ans. L’information nous a été confirmée avant-hier par le wali de Béjaïa en marge des festivités de l’anniversaire de la création de la radio secrète algérienne en 1956.

Le chef de l’exécutif de la wilaya de Béjaïa a écarté toute éventuelle délocalisation du projet, se contentant de souligner qu’il s’agit de «mesure préventive», décidé par le ministre de tutelle en cas où des difficultés se présenteraient pour la réalisation de cette centrale à Boudjellil.

Prévu initialement dans la région d’El Kseur, le choix d’une assiette de terrain avait eu l’assentiment des responsables de la Sonatrach car il répondait à tous les critères: un terrain de plus de 250 ha; le site est situé à 26 km du port et de l’aéroport; le passage par la zone d’un pipeline et d’un oléoduc. Ceci avant que les services agricoles n’opposent le «veto», arguant le caractère «à fort rendement agricole» du terrain choisi. C’est alors que l’option de délocalisation a été décidée par les autorités concernées vers la commune de Boudjellil, située à l’extrême sud-ouest du chef-lieu de wilaya de Béjaia et aux limites territoriales des wilayas de Bouira et de Bordj Bou Arréridj.

L’assiette de terrain sur laquelle sera érigé ce projet éminemment structurant est de 220 ha mais plus 500 y seront proposés pour le développement de cette industrie. Avec la réalisation de la plate-forme pétrochimique, qui doit regrouper un ensemble d’unités de production de matières premières à base de GPL (gaz propane liquéfié), quelque 3000 emplois sont attendus, selon les mêmes responsables, de ce projet qui fait partie d’un ambitieux programme national.

Cette nouvelle entreprise de prospection cache mal les difficultés que rencontre la réalisation de ce projet à Boudjellil. Une région qui selon les recoupements d’informations en notre possession présente des carences liées notamment à l’éloignement de la mer et le caractère majoritairement privé de l’assiette foncière choisie.

Et le risque de le voir échapper à la wilaya de Béjaïa, où le déficit du foncier est accru, n’est pas à écarter, selon certains observateurs. Ces derniers s’appuient essentiellement sur les différentes péripéties que ce projet a connues depuis son annonce. Il s’agit notamment de la polémique qui avait opposé un groupe de parlementaires du Front des forces socialistes (FFS) au wali de Béjaïa. Les députés et sénateur FFS suspectaient le wali de travailler secrètement pour sa délocalisation.

Le FFS, aux commandes de la wilaya depuis au moins trois mandats, avait assisté impuissant à la délocalisation d’un premier projet de raffinerie, qui a finalement été implanté dans la wilaya de Tiaret, alors que le bureau d’études japonais avait classé Béjaïa en tête des wilayas en lice. Parmi les critères retenus: une forte pluviosité – Béjaïa étant avec la wilaya de Jijel parmi les plus arrosées d’Algérie; la présence d’un port et d’un aéroport; l’assiette de terrain, etc. Avec la crise qui perdure au sein de l’APW de Béjaïa, l’évolution que connaît présentement la réalisation du complexe pétrochimique risque de passer inaperçue. A moins que la majorité aux commandes de la wilaya prenne la peine d’intervenir ne serait-ce que pour des explications. C’est là que réside l’attente présentement.