Le ministre des Finances, Karim Djoudi, est revenu hier sur la question de l’impact de la baisse des cours du pétrole et sa conséquence sur le budget de l’Etat. Loin de s’alarmer, il apporte de nouvelles précisions quant à l’équilibre des finances publiques de manière à rassurer les Algériens.
«La baisse des prix du pétrole, observée ces derniers mois, inquiète l’Algérie, mais ne menace pas ses équilibres budgétaires actuellement, les dépenses effectives de l’Etat étant fondées sur un baril à 75 dollars seulement», a-t-il déclaré tout en ajoutant que «la tendance baissière du prix du pétrole nous inquiète et nous impose d’être prudents mais nous ne devons pas perdre de vue deux éléments importants :
nos dépenses effectives constatées en fin de l’exercice sont basées sur un baril à 75 dollars et nos capacités de financement, cumulées grâce au FRR, aux réserves de change et au remboursement de la dette, sont considérables»,
a expliqué M. Djoudi à la Radio nationale. L’accroissement annuel de 20% des recettes de la fiscalité ordinaire, tirées par la demande publique et une croissance hors hydrocarbures croissante, n’est pas en reste. Quant à la «prudence», elle doit s’entendre, poursuit-il, juste comme «un élément de gestion active de notre politique économique et financière pour anticiper des phénomènes susceptibles de gêner nos équilibres internes et externes».
La gestion prudentielle prônée exclut cependant toute réduction de salaires, de transferts sociaux et de soutiens des prix, a dû expliquer le ministre. Selon le ministre des Finances, les dépenses d’équipement génèrent en fait de la croissance, de l’emploi et des revenus, et «toute action sur ces dépenses, forcément lourde sur le plan économique, ne peut résulter que d’une constatation confirmée dans le temps», hors, soutient M. Djoudi, la baisse des cours du pétrole «n’est pas source de mise en difficulté de nos équilibres internes et externes pour le moment».
Le premier argentier du pays écarte à moyen terme une révision à la baisse des dépenses d’équipement au cas où la tendance baissière des prix du pétrole se confirme. A ce propos, il a soutenu que 83% des dépenses inscrites dans le cadre du plan quinquennal d’investissement (2010-2014) sont déjà notifiés.
A. M.