Quelques jours après l’apaisement des évènements survenus dans plusieurs régions du pays entre le 6 et le 9 janvier en cours pour dénoncer la cherté des produits de première nécessité, et au cours desquels, rappelons-le, cinq morts et plus de 800 blessés ont été enregistrés, une dizaine de cas de tentatives de suicide par immolation ont été recensés en Algérie, au point d’en inquiéter certains.
En effet, les tentatives d’immolation ont été enregistrées dans les wilayas de Boumerdès, Tebessa, El Oued, Mostaganem, Sidi Bel-Abbès, Ghardaïa et récemment à Bordj-Bou-Arréridj. Selon les propos recueillis sur place auprès des citoyens, toutes les personnes qui ont eu recours à cet acte, pour le moins nouveau dans la société algérienne, étaient en situation de détresse sociale.
En outre, sur le nombre de cas d’immolation survenus en Algérie, deux d’entre eux ont succombé à leurs brûlures. Il s’agit de Karim Bendine, 35 ans qui avait tenté de s’immoler par le feu le 18 janvier en plein centre-ville de Dellys, dans la wilaya de Boumerdès, décédé samedi soir, et Mohsen Bouterfif, décédé hier à l’hôpital de Annaba à l’âgé de 27 ans après avoir tenté le même acte à Boukhadra, dans la wilaya de Tébessa.
Ainsi, face à ce phénomène inquiétant, les imams des mosquées sur le territoire national ont consacré leur prêche de vendredi dernier à la moralisation, mettant en garde les jeunes contre les tentatives de suicide par immolation. Les actes de suicide, quelles que soient les causes, sont «contraires à notre religion musulmane, notre vie appartient à Dieu et il faut la préserver», ont prêché les imams qui profiteront de l’occasion pour lancer un appel aux jeunes pour plus de patience face aux problèmes sociaux.
Pour la classe politique, que ce phénomène a pris de court, ces actes dénotent de la fragilité de certains individus à affronter des situations de désespoir extrême. Les partis politiques à ce sujet seront unanimes pour reconnaître la situation de précarité, la marginalisation voire même d’exclusion, mais ce ne sont pas des raisons pour recourir à cette forme violente de réaction, diront-ils .
En tout état de cause, partis politiques, associations civiles et autres intellectuels et juristes jugeront de l’urgence de la réfléxion sur une véritable politique de prise en charge de la jeunesse.
Lynda N. B.