Les promoteurs privés sont en colère. Aucun d’entre eux n’a été associé au projet de loi régissant la promotion immobilière qui sera présenté prochainement à l’Assemblée populaire nationale (APN).
« Nous n’avons pris connaissance de l’existence de ce projet que grâce à la presse nationale », ont confié d’ailleurs des responsables de sociétés privées de construction lors de la 4éme édition du salon international du logement, « Logimo-2010 ».
« Ni nous, ni aucune autre personne dans notre entourage professionnel, n’avions été concertés lors de la préparation de ce projet de loi », ont ajouté, rapporte l’APS, ces opérateurs lesquels ne cachent pas leur appréhensions quant à l’impact de la mise en application de ce projet élaboré de façon « unilatérale ».
Pour sa part, le directeur général du groupe « Aboura pour la promotion immobilière », Maamar Aboura, a reconnu avoir découvert l’existence du projet de loi « en lisant un matin le journal », et précisé « n’avoir jamais été contacté par aucune partie en vue d’avoir son opinion sur la question ».
« Je suis mécontent pour n’avoir pas été impliqué dans la préparation de ce projet », a déploré cet interlocuteur dont l’entreprise emploie 850 travailleurs.
De son côté, le directeur de « PRO-THAZIR », Rachid Thazir, a estimé, quant à lui, que cette loi qui vient « serrer les vis » peut entraver la dynamique que connaît la promotion immobilière et retarder la réalisation des projets notamment de construction de logements inscrits dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014.
« Les problèmes que rencontrent actuellement les promoteurs en matière notamment d’accès aux marchés publics, de financement des projets, de disponibilité des matériaux de construction, ne peut les laisser indifférents vis-à-vis de ce projet de loi », a estimé ce chef d’entreprise.
Pour rappel, ce projet de loi qui prévoit une refonte totale du décret législatif de 1993 régissant la promotion immobilière « obéit à l’exigence de la mise en adéquation du cadre administratif en vigueur avec les mutations que connaît le secteur », a souligné auparavant le ministre de l’Habitat, Nourredine Moussa.
Il est également question du renforcement de la protection des clients des promoteurs immobiliers, notamment en précisant davantage le statut et la vocation du fonds de garantie de la promotion immobilière pour l’achèvement des projets en souffrance et énonçant des sanctions contre les promoteurs immobiliers qui se seraient rendus coupables de déviations, abus ou fraude.