immigration mixte : La CNCPPDH fera des propositions au Président de la République avant la fin 2012

immigration mixte : La CNCPPDH fera des propositions au Président de la République avant la fin 2012

Le président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l’homme (CNCPPDH), M. Mustapha Farouk Ksentini, a annoncé hier que son instance comptait formuler avant la fin 2012 des propositions au Président de la République sur le phénomène de l’immigration mixte en Algérie.

M. Ksentini a indiqué dans un entretien à l’APS que ces propositions «seront contenues dans un rapport global et exhaustif sur les différents aspects liés à l’immigration mixte dans notre pays».



Il a précisé à ce propos, que la commission formulera au Président de la République des propositions sur les dispositions législatives et réglementaires susceptibles de «renforcer les capacités nationales permettant une maîtrise optimale de l’immigration mixte dans le cadre des principes fondamentaux des droits de l’homme, de la préservation de la dignité des personnes et de la protection du pays des différents dangers engendrés par ce phénomène». Le cadre législatif régissant ce domaine en Algérie, a-t-il dit, «a besoin d’être renforcé par une vision globale et claire sur la situation de l’immigration mixte, notamment après les événements et conflits que connaissent plusieurs pays voisins». Le président de la CNCPPDH a tenu également à faire remarquer que la gestion du phénomène de l’immigration mixte en Algérie est désormais une «affaire urgente» prévoyant une augmentation du nombre de Maliens fuyant le conflit armé et les tensions dans leur pays vers le sud de l’Algérie. Il a ajouté que cette situation qui conduira l’Algérie à passer de pays de transit pour les émigrés à un pays de résidence «exige une réflexion autour de plusieurs mécanismes à l’instar de l’établissement d’un centre d’accueil des immigrés, la réalisation d’une enquête exhaustive sur le phénomène et enfin la création d’une banque de données à ce sujet». M. Ksentini a souligné en outre que des études et travaux sur le terrain étaient en cours d’élaboration «pour un suivi de la question, en particulier en ce qui a trait à la collecte d’informations et de données permettant une meilleure prise en charge des immigrés et à l’actualisation des moyens y afférents». Les trois ateliers organisés par la commission sur l’immigration mixte à Alger et Biskra ont permis de cristalliser une vision plus précise à ce sujet et donné lieu à des idées et propositions en faveur de la promotion et du renforcement des moyens législatifs et réglementaires pour la prise en charge de l’immigration mixte, a-t-il d’autre part affirmé, avant de rappeler l’importance de réfléchir à la création d’une instance nationale pour la prise en charge de la question. Dans le cadre de la coopération avec le Conseil italien pour les réfugiés et l’Union des juristes italiens, la CNCPPDH avait organisé deux ateliers techniques en mai et octobre 2011 à Alger et un troisième à Biskra le 13 mars dernier. Ces ateliers s’inscrivent dans le cadre de la coopération bilatérale entre la commission et le Conseil italien pour les réfugiés à travers le projet «l’Algérie, renforcement de la protection des immigrés et capacités de gestion de l’immigration mixte». Toujours au titre de cette coopération, une délégation algérienne composée de représentants de différentes instances et organisations activant dans le domaine des droits de l’homme se rend aujourd’hui en Italie pour une «mission d’étude». La mission d’étude d’une semaine sera consacrée notamment à la recherche de mécanismes de renforcement des capacités de gestion de l’immigration mixte à travers l’échange d’expériences avec les partenaires italiens, a conclu M. Ksentini.