Immigration clandestine : le récit tragique d’un Harrag algérien

Immigration clandestine : le récit tragique d’un Harrag algérien

Comme tout le monde, les Algériens rêvent toujours d’un avenir dans de meilleures conditions de vie. Des fois, tellement le rêve est fort et ambitieux, ils ne peuvent résister à aucune opportunité de le réaliser, même pas celle de prendre le large clandestinement pour regagner l’autre côté de la méditerranée.

En effet, le phénomène de l’immigration clandestine prend de plus en plus d’ampleur. Surtout du côté de nos jeunes algériens, qui ont en marre de la routine de leur pays. Par exemple, en 2021, ce sont près de 10000 Algériens qui ont réussi à atteindre les côtes espagnoles, et ce par le biais d’embarcations clandestines.

Au nombre de ces jeunes algériens, on retrouve Rafik et Fouad. Âgés respectivement de 31 ans et de 25 ans, tous les deux ont décidé de laisser derrière eux la vie à l’Algérienne, rêvant de rejoindre leur frère Billel en Europe, sans pour autant se soucier des lourdes conséquences qui pourraient y survenir.

Ils prennent conscience des ces conséquences lors d’une certaine après midi du mois de juillet 2021. Les deux frères ont embarqué à bord d’un Zodiac aux côtés de 17 autres personnes à Mostaganem à destination de l’Andalousie. Cependant, les conditions climatiques n’étaient pas en leur faveur ce jour-là. Face aux importantes vagues, leur bateau à commencé à couler. Prise par la panique, une autre migrante accompagnée de son enfant à commencer à hurler, pour la calmer, Rafik lui a donné son gilet de sauvetage. Un geste qui lui a coûté cher.

L’un des deux algériens disparaît au large de la méditerranée

Ils ne trouvèrent aucune autre solution que de s’accrocher à des bidons d’essence, chacun de son côté. Une solution qui reste temporaire et pas évidente à supporter.

Par coup de chance, Fouad, le jeune de la fratrie, a aperçu plusieurs bateaux passant au large de la méditerranée. Après maintes reprises, celui-ci parvient à arrêter un navire marchand. Le sauvant ainsi mais pas son frère. Car, en effet, après plusieurs tentatives de recherche, personne n’a réussi à trouver Rafik, l’aîné. Depuis, aucune autre nouvelle sur ce dernier.

Il faut savoir que tout ce scénario s’est passé en moins de 24 heures. Le lendemain vers 10h00 du matin, la gendarmerie de Mostaganem a contacté leur deuxième frère Billel, pour lui annoncer la nouvelle. Pris par le chagrin, celui-ci n’a pas su où mettre sa tête, entre soutenir ses parents ou convaincre Fouad de renoncer à son projet d’immigration clandestine.

Il a tenté l’immigration clandestine trois fois

Car, en effet, malgré ce qui s’est passé avec son frère aîné, Fouad n’a pas souhaité laisser tomber ce projet. Surtout dû au fait qu’il ne trouvait aucune motivation pour rester et poursuivre sa vie sur le territoire national, estimant que les conditions de vie en Algérie sont trop dures pour lui.

À chaque fois que Fouad tente une nouvelle embarcation clandestine, celui-ci se surprend par les gardes côte algériens. Et pour aider son frère à réussir son projet, Billel a décidé de financer le voyage de celui-ci en dépensant plus de 5000 euros, pour assurer une immigration clandestine de qualité à celui-ci. C’est ce qu’il a déclaré dans son témoignage à InfoMigrants.

Aujourd’hui, dans l’espoir d’obtenir un jour une nouvelle de son frère Rafik, Fouad poursuit sa vie en France à Nantes, là où vit Billel, le deuxième de la fratrie.