Immigration clandestine : Des patrouilles entre Alger et Rome

Immigration clandestine : Des patrouilles entre Alger et Rome

De nouvelles mesures ayant trait au partenariat bilatĂ©ral dans le domaine de la lutte contre l’immigration clandestine sont en cours de nĂ©gociation entre l’AlgĂ©rie et l’Italie.

Ces mesures devront complĂ©ter et renforcer celles dĂ©jĂ  prĂ©vues dans l’accord de rĂ©admission signĂ© entre les deux pays le 24 fĂ©vrier 2000, entrĂ© en application sept annĂ©es plus tard.

Parmi elles, il est notamment question de l’organisation de patrouilles maritimes communes des deux cĂ´tĂ©s de la mĂ©diterranĂ©e.

Jusqu’Ă  fin 2008, pas moins de 1500 immigrants clandestins nationaux ont rĂ©ussi Ă  rejoindre les cĂ´tes italiennes.

Avec la coopĂ©ration des autoritĂ©s consulaires algĂ©riennes en poste Ă  Milan et Ă  Rome, leur identification est assurĂ©e par les experts de deux centres spĂ©cialisĂ©s, en l’occurrence Bari et Gorizia.

Pour ce qui est de la diaspora algĂ©rienne vivant en Italie, elle est estimĂ©e Ă  19 000 rĂ©sidents dont 1000 hommes d’affaires, soit 5% du nombre global des immigrĂ©s nord-africains.

Un nombre qualifié de « très modeste » comparé aux 400 000 Maghrébins recensés sur un total de 4 millions légalement établis soit 6,7% de la population italienne actuelle contre seulement 2% en 1999.

Cette prĂ©sence Ă©trangère est d’un apport considĂ©rable au plan Ă©conomique vu qu’Ă  eux seuls, ces 4 millions d’immigrĂ©s reprĂ©sentent 9% du produit intĂ©rieur brut (PIB) italien.

C’est ce que nous a indiquĂ© Francesco Leone, premier secrĂ©taire de l’ambassade d’Italie Ă  Alger, en marge de la rencontre internationale dĂ©diĂ©e Ă  la JournĂ©e mondiale du rĂ©fugiĂ©.

Cette rencontre, particulièrement marquĂ©e du sceau diplomatique europĂ©en, a Ă©tĂ© organisĂ©e, hier Ă  Annaba, Ă  l’initiative du Haut-Commissariat des Nations unies pour les rĂ©fugiĂ©s (UNHCR) et de son partenaire, l’Association des femmes algĂ©riennes pour le dĂ©veloppement (AFAD).

Outre l’ambassadeur de Grèce, le dĂ©lĂ©guĂ© gĂ©nĂ©ral de l’UNHCR AlgĂ©rie, des reprĂ©sentants d’organisations humanitaires internationales, Ă©taient Ă©galement prĂ©sents des reprĂ©sentants des ambassades de France, d’Italie, de Grande-Bretagne ainsi que le prĂ©sident du Croissant-Rouge sahraoui.

Tout en rĂ©itĂ©rant sa gratitude Ă  l’AlgĂ©rie pour sa solidaritĂ© avec les 165 000 rĂ©fugiĂ©s sahraouis, ce dernier a nĂ©anmoins lancĂ© un SOS Ă  partir de Annaba Ă  l’adresse des organisations et agences humanitaires des Nations unies.

Selon lui, ses compatriotes souffrent de sĂ©rieux problèmes de malnutrition en raison de la sensible baisse des programmes d’aide alimentaire qu’il impute aux pressions exercĂ©es sur les agences onusiennes par certaines puissances du monde.

Se rĂ©fĂ©rant Ă  de rĂ©centes Ă©tudes scientifiques, il a indiquĂ© que la malnutrition affecte aujourd’hui 66% des femmes en âge de procrĂ©er, 68% des enfants de moins de cinq ans et 35% des enfants scolarisĂ©s de la population sahraouie.

Au terme des dĂ©bats particulièrement axĂ©s sur les harraga et les flux migratoires, les participants ont appelĂ© Ă  la tenue d’une confĂ©rence rĂ©gionale (Europe/Afrique) sur ces deux phĂ©nomènes aux dimensions de plus en plus complexes et inquiĂ©tantes.

Les deux questions devraient ĂŞtre Ă©galement dĂ©battues lors de la confĂ©rence internationale appelĂ©e Ă  ĂŞtre organisĂ©e au mois de novembre prochain en Grèce ; l’annonce en a Ă©tĂ© faite par l’ambassadeur de ce pays en AlgĂ©rie.