“Certains immigrés clandestins se sont orientés vers la criminalité, la drogue et l’escroquerie par le biais de plusieurs réseaux locaux”, selon un officier de la gendarmerie.
La présence de ressortissants subsahariens, actuellement en séjour illégal dans plusieurs communes d’Aïn Defla, comme dans plusieurs autres wilayas du pays, préoccupe davantage les responsables locaux et en particulier les services sécuritaires.
Originaires des pays subsahariens, à savoir du Mali, du Niger, de Côte d’Ivoire, du Bénin, du Sénégal et de Guinée, ces immigrés clandestins, qui occupent des lieux publics de jour comme de nuit dans différentes communes de la wilaya, sont, en effet, de plus en plus nombreux. Pour le commandant de la Gendarmerie nationale d’Aïn Defla qui chapeaute les brigades (daïras) de Bthia, de Djellida, d’El-Amra outre Aïn Defla, la situation est plus que dramatique.
Il estime qu’“il est temps de la prendre au sérieux”. Lors d’un point de presse qu’il a tenu en fin de semaine écoulée, l’officier supérieur de la gendarmerie a révélé que 68 arrestations de Subsahariens, au total, ont été effectuées par ses services dans les quatre daïras en question, et ce, depuis janvier à ce jour.
Selon lui, ces ressortissants, dont le nombre ne cesse de croître au fil des jours, sont passés par les frontières du sud du pays. “Certains d’entre eux sont entrés chez nous de façon légale, munis de documents officiels. Mais une fois les papiers relatifs à leur séjour en Algérie expirés, ils n’ont pas quitté le pays, préférant y séjourner de manière illégale. D’autres ont carrément franchi nos mêmes frontières frauduleusement sans aucun document. Et avant d’arriver au nord du pays, ils empruntent fréquemment, par divers moyens, l’itinéraire Tamanrasset-El-Goléa-Ghardaïa-Médéa-Blida pour se caser enfin dans les wilayas du Centre, à l’instar d’Alger et d’Aïn Defla entre autres”, tient à préciser le conférencier.
Toujours d’après celui-ci, ces ressortissants illégaux se constituent en groupes et choisissent, ensemble, des régions à forte affluence et où l’activité commerciale est intense “après avoir pris connaissance de la part de ceux qui les ont précédés de la situation sociale et économique de chacune des localités qu’ils ciblent afin d’y séjourner, comme par exemple la wilaya de Chlef ou celle d’Aïn Defla. Ils utilisent en général des bus pour se déplacer d’une région vers une autre, en passant par la RN4 et aussi par le tronçon autoroutier Est-Ouest qui transite par notre wilaya. Ce n’est qu’au niveau de nos barrages qu’ils sont, dans la plupart des cas, appréhendés après vérification de leurs papiers”. Le commandant de la Gendarmerie nationale explique encore que la communication avec eux est très difficile car, selon lui, hormis ceux qui s’expriment plus ou moins en anglais, les autres ne parlent que leurs propres dialectes. “Si certains de ces immigrés clandestins ont fui leurs pays d’origine pour des raisons de pauvreté et de misère, et bénéficié ainsi chez nous de la générosité de nos concitoyens, d’autres se sont immédiatement orientés vers la criminalité, le commerce de la drogue et l’escroquerie par le biais de plusieurs réseaux locaux. Et c’est là notre grande inquiétude !”
L’officier supérieur de la Gendarmerie nationale a également évoqué, lors de son point de presse, le volet relatif à l’aspect juridique quant à la situation de ces mêmes ressortissants. D’après lui, cela concerne les naissances d’enfants de parents étrangers sur le sol algérien, “ce qui permet aux nouveau-nés d’acquérir la nationalité algérienne. C’est en tous cas l’objectif de chacun de ces Subsahariens”.
Le conférencier rappelle, enfin, que chaque ressortissant étranger, arrêté en séjour irrégulier en Algérie, écope d’une peine d’emprisonnement de deux mois, non suivie d’exécution par la justice, avant d’être acheminé vers les frontières pour regagner son pays d’origine.