Imene Henni Mansour, entrepreneuse: « Mesdames, ne vous sous-estimez jamais! »

Imene Henni Mansour, entrepreneuse: « Mesdames, ne vous sous-estimez jamais! »

Imene Henni Mansour est une jeune entrepreneuse et activiste sociale de 27 ans. Directrice générale d’une agence de communication, cette doctorante en informatique est l’une de ces jeunes femmes entrepreneuses qu’il faudra suivre à l’avenir, et qui permettra à coup sûr d’aider le pays à réussir sa transition numérique. Entretien.

Algerie360.com: Tout d’abord, qui est Henni Mansour Imene ?

Imene est une entrepreneuse de 27ans, directrice générale de « InnoCom », une agence de communication. Elle prépare également une thèse de doctorat en informatique, plus précisément sur la récupération d’énergie électromagnétique dans les réseaux de capteurs sans fil.

Imene est social activiste,  elle vise à changer les mentalités des jeunes en inspirant et en insufflant à travers des compétences, des méthodes, des projets transcontinentaux du savoir, des outils, et des techniques de permettre la création d’une dynamique localisée de développement territoriale.

Vous êtes la fondatrice de « Innocom », expliquez-nous quelles sont les missions de votre entreprise ?

InnoCom est une agence de communication 360°, elle apporte des solutions de communication à tous les types d’entreprises ou institutions, grâce à son large champ d’action et ses partenaires.  L’équipe assure l’intégralité du  projet, de sa conception à sa réalisation : création d’identité visuelle, création graphique et édition, impression de supports publicitaires, rédaction de contenu, création de site Internet, gestion d’e-réputation, montages vidéo, conseil en stratégie de communication & publicité …

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous lancer dans entrepreneuriat ?

Il est vrai que créer et diriger son entreprise comporte évidemment une part de risques, mais en retour c’était un rêve depuis toutes petite. De plus, l’Algérie est un terrain vierge  où il reste beaucoup à faire. Etre entrepreneuse permet d’avoir la liberté de foncer, d’innover en toute liberté, bien sûr en commençant tout d’abord à bien étudier le marché. Aussi, j’avoue que ma petite expérience au Royaume-Unis m’a poussé à passer à l’action.

Vous avez rencontré l’année passée le Prince Charles au Royaume-Uni, quelles ont été les répercussions de cette rencontre ?

J´ai eu la chance d’être honorée par le prince Charles au niveau du Windsor Castel au Royaume-Uni, ce fut dans le cadre de l’ « International Leadership Program », où j’ai reçu une formation sur le Leadership et l’entrepreneuriat social. Mon profil a été choisi parmi 10 000 applications.

Ce fut une expérience particulière, j´ai pu rencontrer Kofi Annan, le prince et la princesse du Danemark. Le prince était très impressionné par notre tenue traditionnelle KARAKOU qu’il trouvait très élégante !  Lors de nos échanges, il m’avait encouragé à gravir les échelons : « je vous vois bien en poste de la plus jeune ministre femme,  il suffit juste d’y croire ! » . Quant à Kofi Annan, ces mots resteront toujours gravés dans ma mémoire : «  Demain commence aujourd’hui ! Vous n’êtes jamais trop jeune pour être leader » . Je suis revenue au pays pleine d’énergies positives et d’ambitions.

Parlez nous de vos engagements humanitaires

Tout a commencé en 2012, quand j’ai crée le premier club scientifique (CSC CLUB)  au niveau de mon université « Saad Dahleb » de Blida. J’avoue que j´ai reçu un grand support de la part du Recteur, le Professeur Abadlia qui soutenait toutes nos initiatives et les encourageaient. J’ai ensuite rejoint l’équipe des « WebDays » , actuellement sous le nom de La « Founder Family » , où j’ai pu organiser des événements IT dans les 4 coins de l’Algérie, et même en Tunisie.  J’ai rejoint en 2015  le « Arab Women In Computing » dans le but de promouvoir la femme dans le domaine de la technologie, et d’inspirer les filles pour qu’elles puissent choisir des métiers en informatique et en électronique.

En 2016, j’ai reçu la licence des Incubateurs de la Nasa afin d’organiser les Space App Challenge, une compétition internationale autour de thématiques d’actualité, lancée par la Nasa. Les gagnants passent 3 semaines au niveau de leurs incubateurs afin de développer leurs projets. Le Hackaton a été organisé deux années consécutives aux niveau de l’institut d’aéronautique et des études spatiales dont je salue grandement la directrice qui est un exemple de la femme active.

En 2017, et juste après mon retour du Royaume-Uni, j´ai lancé le  « ChababTrust foundation » , une association qui vise à aider les jeunes dans l’orientation de leurs carrières au niveau des collèges et des lycées.  On leur offre aussi des formations en développement personnel, ainsi qu’un accompagnement pour les élèves en difficultés scolaires en matchant chaque profil avec un mentor qui se chargera de l’accompagner durant une année pour le booster et l’aider à se développer.

Aujourd’hui, je me lance avec Word Learning,  en collaboration avec le MEPI de l’ambassade des Etats-Unis, en tant que mentor du programme MAHARAT, un programme dédié aux jeunes filles voulant lancer leur carrière.

Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Je leur conseille de se construire en premier lieu, apprendre à se faire confiance, être leader, être proactive et découvrir leurs véritables passions, afin d’en faire leur métier. En deuxième lieu, je leur conseillerai de se construire un réseau solide, en assistant à des conférences et rencontres, s’enrichir des expériences des autres et comprendre les causes des échecs de certains.  Ensuite de se lancer en force, la femme a l’avantage de pouvoir être multitâche, donc Mesdames, ne vous sous-estimez jamais ! Vous pouvez être une bonne maman tout en étant un excellent chef d’entreprise.

Merci d’avoir répondu à nos questions.