Ils voulaient tenir un rassemblement devant l’APN,Les gardes communaux violemment refoulés à la gare routière

Ils voulaient tenir un rassemblement devant l’APN,Les gardes communaux violemment refoulés à la gare routière

Le rassemblement, programmé pour hier devant l’assemblée populaire nationale (APN) par les gardes communaux, n’a pas eu lieu en raison de l’intervention des forces de l’ordre empêchant les protestataires de tenir leur sit-in.

Les membres de ce corps entendaient manifester pour faire aboutir leurs revendications socioprofessionnelles. Plus de 2000 éléments de ce corps, qui envisageaient de manifester devant l’APN, ont été «refoulés» par la police à leur décente de bus au niveau de la gare routière du Caroubier à Alger.

Un important dispositif de sécurité a été déployé à l’intérieur et aux alentours de la gare. Plusieurs engins de la police étaient stationnés devant le site où l’impressionnant dispositif était déjà déployé depuis les premières heures de la matinée. Il était question d’empêcher les gardes communaux de rallier l’APN au centre-ville d’Alger. Les éléments de ce corps, venant de 36 wilayas et représentant 94 000 éléments, ont été cernés à leur descente d’autocar qui ont été passés au peigne fin. Une fois identifiés, sept représentants du corps, dont le représentant national Hakim Chaïb,

ont été interpellés avant d’être conduits au commissariat de police. Dénonçant ces actes répressifs menés à leur encontre, les concernés parlent «d’insultes» à l’égard d’une catégorie qui a servi son pays durant la décennie noire. «Cela fait mal d’être traités de cette manière alors que nous étions toujours à l’avant-garde durant les moments difficile qu’a vécu notre pays», s’indigne un délégué des gardes communaux de la wilaya de Tipasa. Le même avis est partagé par un autre garde venant de la wilaya de Aïn Defla.

Sur un ton remonté, notre interlocuteur, qui a dit être parmi les premiers à répondre à l’appel du devoir national, déplore le sort réservé aux «hommes debout», en disant que «c’est ainsi qu’on récompense ceux qui ont servi leur pays en combattant le terrorisme aveugle». «Quelle ironie du sort», regrette-t-il, avant de poursuivre avec amertume : «Après 17 ans de service, je me retrouve sans emploi».

Les doléances du corps ont fait l’objet d’une lettre qu’ils comptaient adresser au président de la République auquel ils demandent de «trouver une solution à leurs doléances». La lettre porte également sur une série de revendications dont la réintégration de leur représentant national licencié depuis avril 2011 avec l’octroi de ses indemnités, l’augmentation de la pension de la retraite à 28 000 DA ainsi que l’augmentation de la prime de panier avec effet rétroactif depuis 2008.

Ils ont également demandé leur droit à une pension de cinq années et le maintien effectif de cette pension «exceptionnelle» pour tous les éléments du corps. Comme ils réclament une retraite anticipée ainsi qu’un changement de domicile pour ceux qui travaillent loin de leur famille.

Karima Adjemout