Ils viennent du Niger,du Mali et de Syrie,Annaba envahie par des mendiants étrangers

Ils viennent du Niger,du Mali et de Syrie,Annaba envahie par des mendiants étrangers

Le nombre de mendiants ne cesse d’augmenter à Annaba

Après l’afflux des Noirs africains venus des pays voisins, le Mali, le Niger entre autres,c’est au tour des ressortissants syriens, des femmes notamment, de venir faire la manche à Annaba

En effet, le phénomène de la mendicité s’est, depuis quelque temps, renforcé par le nombre considérable de femmes mendiantes dans les rues de la ville de Annaba. Des femmes venues du Moyen-Orient, de la Syrie en l’occurrence. Accompagnées pour la plupart d’entre elles, par un homme, qui est le chef du groupe, et rarement d’enfants, ces femmes sont entrées en Algérie par les frontières algéro-tunisiennes, via Annaba. Le nombre de ces mendiantes dépasserait facilement la centaine. Elles ont une tranche d’âge entre 35 et 50 ans. Occupant les hôtels du centre-ville de Annaba, elles paient jusqu’à 1.800 DA la chambre. Leur séjour dépend de la recette de leur mendicité. Car, selon certaines d’entre elles, avec qui nous nous sommes entretenus dans la ville de Annaba, selon le gain de la journée, elles décideront du retour ou non au pays, après bien entendu, un court repos. «Je suis originaire de Homs, mon mari a été tué dans une offensive…», nous a fait savoir Oum Jalil. Une femme voilée en noir et au regard noir corbeau. «J’ai quatre enfants à nourrir, dont un scolarisé…», devait expliquer la «veuve noire».

Elles sont toutes des mères qui ont fui leurs villes natales, sous le poids de la pauvreté, à la recherche d’un bout de pain même jusqu’au bout du monde, laissant derrière elles enfants, familles et parfois maris blessés ou handicapés. En tout cas, c’est ce qu’elles ont toutes de commun. «Maïssa, est mon prénom, j’ai laissé un bébé de 10 mois, chez mes parents à Damas, je suis venue, avec ce groupe de femmes, après avoir perdu tout espoir de revoir mon mari remarcher… Il a eu les deux jambes amputées par le «char des forces militaires»…» C’est en sanglots qu’elle parle de son pays. «C’est un beau pays, qui ne méritait pas un tel sort, nous vivions en paix et nous n’avions pas besoin de… Frères musulmans et de révolte», dira-t-elle.

«Aujourd’hui on est obligé de chercher la survie ailleurs, car nous avons tout perdu, seuls nos enfants, que nous avons laissés chez nos familles, nous rattachent à la Syrie, notamment à Idleb mon village natal…», ajoute-t-elle.

Sur leurs conditions de voyage, ces Syriennes sont obligées de passer de frontière en frontière, avant d’arriver en Tunisie, via Annaba, en Algérie. Le choix de la ville de saint Augustin n’est pas fortuit. Annaba a acquis sa renommée, depuis les années 1990, où les femmes commerçantes ont fait de la Syrie, leur première destination, aux fins d’une importation, qui a touché tous les besoins du consommateur. Les Besnassette algériennes, notamment les Annabiyette ont offert à Annaba une notoriété, qui pendant «les temps durs» a ouvert ses quartiers aux Syriennes, venues en grand nombre tendre la main, pour Dieu sait, s’il s’agit réellement d’une mendicité au profit de leurs enfants et familles, ou de collecte d’argent, qui servira à l’achat d’armes, pouvant servir à entraîner le pays dans une guerre civile. Car, selon les déclarations de ces mendiantes syriennes, la situation prévalant dans leur pays, est orchestrée par des individus qui tuent et brûlent sans pitié, et que même les forces armées ne sont pas parvenues à maîtriser…

Ce nombre impressionnant de mendiants, entrés en Algérie légalement, à Annaba notamment, porte à croire que le mot d’ordre a été donné, puisque l’afflux des étrangers ne se limite pas aux mendiantes syriennes, mais aussi aux Tunisiennes. Sauf que celles-ci se rendent chaque jour, à Annaba ville, pour rafler tout ce qui a trait à l’alimentation générale: huile, sucre semoule, café, entre autres produits de large consommation, mais surtout subventionnés par l’Etat. Le consommateur local est depuis quelque temps impuissant devant l’interminable flambée des prix des produits, générée par les besnassette touanssa, comme appelées chez nous. Nos voisines, les Tunisiennes, passent 48 heures à Annaba, dans des hôtels du centre-ville, après avoir vidé les magasins de vente de gros, de tous produits consommables et même des tissus et autres produits. Elles se font reconduire aux frontières d’Oum T’Boul dans la ville d’El Kala, wilaya d’El Tarf, par des clandestins. Ces derniers y ont trouvé une aubaine, en transportant des femmes commerçantes au noir, à raison de 300 DA la place.

Il semble que les révoltes des pays arabes, ou le Printemps arabe comme ils préfèrent le nommer, ont eu des répercussions, non seulement négatives sur ces pays arabes, mais aussi sur Annaba qui est devenue la destination prisée des étrangers pauvres, faisant la manche pour «l’amour de la fraternité». C’est à se demander si Annaba n’a pas suffisamment de mendiants squattant chaque coin et recoin de ses rues, pour se retrouver avec, trafiquants, mendiants et contrebandiers étrangers, venus confirmer que cette ville, n’est pas seulement en passe de devenir la plaque tournante de la mendicité, mais de tous les maux.