Ils viennent de partout pour un traitement à l’iode radioactif : La galère des malades de la thyroïde

Ils viennent de partout pour un traitement à l’iode radioactif : La galère des malades de la thyroïde

hopital_03_315881825.jpgLe traitement par l’iode radioactif manque dans les établissements hospitaliers, au grand dam des malades.

Dix heures. Le Centre Pierre-et-Marie-Curie de personnes cancéreuses (CPMC) à l’hôpital Mustapha-Bacha est bondé de malades. Les couloirs sont entièrement occupés. Impossible de trouver une place dans la salle d’attente du service d’endocrinologie. Certains malades sont contraints de rester debout pendant des heures en attendant l’arrivée du médecin, qui, comme de tradition, n’arrive pas avant 10 heures.

Les mieux informés, ou du moins ceux qui fréquentent cet hôpital, ne se pressent pas, mais la plupart venant des villes de l’intérieur, arrivent tôt pour déposer leur feuille de maladie chez l’infirmière dans l’espoir d’être examinés à temps et pouvoir rentrer chez eux le jour même. C’est le cas de Nouria de Ghardaïa (27 ans), qui est contrainte de parcourir des kilomètres pour venir se soigner à Alger. Opérée en janvier dernier, cette jeune femme attendait son tour depuis des heures dans ce service. Elle doit faire une thérapie à l’iode radioactif introuvable dans le Sud. «J’ai dû passer la nuit  à l’hôtel pour être au rendez-vous ce matin», nous a-t-elle dit, sur un ton de lassitude. Accompagnée par son père, Sabrina de Batna, femme au foyer, a dû laisser ses enfants chez ses parents pour venir se soigner à Alger. Cette jeune femme paraît épuisée et semble en avoir gros sur le cœur. «Ce que j’ai enduré est épouvantable.

J’ai été opérée du goitre en janvier dernier. Je suis contrainte de venir à chaque fois à Alger pour un traitement à l’iode radioac-tif car à Constantine, ils m’ont demandé de revenir dans 3 mois». Même son de cloche pour Leïla de Sétif (27 ans), qui raconte son  parcours du combattant après son opération du goitre en septembre 2013 à Sétif. «J’ai été obligée d’effectuer plusieurs déplacements à Alger, notamment à l’hôpital Mustapha-Pacha et à Maillot à Bab El Oued pour me traiter», nous confie désespérément cette étudiante en droit à la faculté de Sétif. «Même à Alger, on ne le trouve pas partout», témoignent certains malades. «Le malades d’Oran sont contraints d’aller à Tlemcen», nous révèle une dame originaire de Béjaïa, venue dans la matinée de Sétif.

Cette femme de 72 ans qui a subi deux opérations du goitre, notamment à Béjaïa et à Sétif, semble être bien informée sur cette ma-ladie, sur l’irathérapie et la prévention.  Saisissant cette occasion, elle a adressé un appel pressant aux autorités concernées pour l’ouverture d’un foyer aux malades leur permettant d’être à l’heure à l’hôpital et d’être informés sur cette maladie, son traitement et ses pro-blèmes.

Samia Lounès